Copie non autographe de Félicien Rops à Octave Mirbeau. [Paris], 1886/02/27. Inconnu, Mirb/6
Mon cher ami,J'irai chez Rolllundi au débotté. Vu hier Clairin qui est l'ami de beaucoup de ces demi-talentueux. Je lui ai parlé du portrait. Vu Carolus Duran dans sa gloire, il a failli se mettre au piano pour montrer à Liszt comment il comprenait Schopin. Il a fait un croquis du « maître ». Cela rappelait l'épicier Pottin le jour où il reçoit l'expédition de Lorient (pas de l'Extrême). Mon ami il faudra beaucoup nous amuser de la sottise de notre temps, car elle n'a d'égale que la vanité scrofuleuse dont elle sort ; comme Vénus sortait de l'onde ! Moi je vais voir sortir tes bourgeons des amandiers. C'est cela que Mr Boulanger, ni Mr Bouguereau ne pourrait jamais peindre ! D'ailleurs rien qu'en voyant Bouguereau les bourgeons rentreraient. Il n'y a que Benvenuto Cellini qui a compris les faux artistes : il les assassinait. Puis il se remettait à ses buires. Le vaillant homme! Nous ferons cela un jour hein ?À vous bien et je baise les mains de Mme Alice sous votre œil sévère mais just