Médecin parisien réputé, auteur d’un ouvrage de médecine pratique Petite chirurgie (Paris, Alcan-Lévy éd., 1874), collectionneur de peinture impressionniste, époux de la cantatrice Jeanne Raunay (1862-1942). Rops mentionne le Docteur Filleau dans un carnet de notes (coll. Harry Dorchy) commencé en 1868 : « Ce sont les bons crus qui font les bonnes cuites. Filleau », donnant le ton de la relation amicale et épicurienne que les deux hommes vont entretenir. Dans un carnet daté de 1873, Rops indique l’adresse dans le Marais du Docteur Filleau qu’il considère comme l’un de ses premiers amis à Paris (éd. 0951). En plus d’être le médecin de Rops et sa famille, le Docteur Filleau anime également les dîners du « Pot-au-Feu » organisés les mardis soirs, réunissant des artistes comme Edgar Degas (1834-1917), Jean-Louis Forain (1852-1931), Albert Lebourg (1849-1928), Alphonse Portier (marchand de couleurs, 1841-1902) et Louis Braquaval (1854-1919). Le marchand d’art Ambroise Vollard (1866-1939) fera d’ailleurs ses premiers pas dans l’impressionnisme grâce à Rops qui l’introduit vers 1890 chez Filleau. Rops consacre au médecin-collectionneur plusieurs planches : Le Docteur Filleau [E.298], Le Docteur (1876-1879) [E.556], La Cuisine dosimétrique [E.555], Le Cochon nimbé, [E.547], les trois dernières étant des menus. En 1880, le Docteur Filleau est pressenti par Rops pour écrire un premier ouvrage sur lui : « Un de mes amis le docteur Filleau qui non content de m’avoir sauvé la vie veut aussi sauver ma réputation a réuni depuis bien des ans tous les renseignements qu’il pouvait avoir sur moi par mes amis d’enfance comme Dandoy & Karski et a même une foule de notes décousues rédigées par lui, par Ernest d’Hervilly, par Gouzien, par Poulet Malassis, Delvau &c &c» (éd. 2921). Ce projet n’aura pas lieu mais démontre l’intérêt et l’amitié qui lièrent « le docteur jovial » (éd. 0635) et l’artiste tout au long de leurs vies.