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5 sept 1879.
Mon Cher Vieux
J’arrive ! – d’Asie ! J’ai été jusques en Belgrade ! J’ai traversé en chemin de fer en telègue a cheval cette formidable « püsta » le steppe hongrois, – je me suis gondolé sur le Canal grande, j’ai plongé dans la mer du Lido devant 22 Anglaises qui se consolaient de leurs flueurs blanches en pinçant de l’aquarelle en choeur . Je leur ai fait admirer un phallus qui a du réveiller leurs chloroses et j’y ai ajouté même une portion du muscle pectiné ! – Jusques à quand restes-tu à Nieuport-Crombez ? Comment es-tu chez ce brave Prévost ? – Dis-moi le nom du mari de « Dox » ! Je l’ai oublié & j’en ai besoin. Le 15 j’espère être en Belgique.
5 frs – le vin à part – est on forcé de prendre du vin ? Peut on boire de la bière ?
Nous allons te graver un frontispice chic.
À toi réponds vite
17 R. Mosnier
Ton vieux idem
Fély Rops’
Ô les Budapestiennes !! magyar.
Tourne !
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Je reçois ta lettre à l’instant, – tu es toqué, je ne me suis pas pressé parce que tant qu’un volume n’est pas imprimé, il n’y a pas à se presser. Effectivement le frontispice n’arrive qu’au brochage. Il faut dix jours pour graver & imprimer un cuivre ! – Et tu en as de ton livre imprimé dix pages ! Tu vois que ce n’est pas moi qui suis en retard. Je suis tout à ta disposition & je vais même aller faire cela en Belgique, à Nieuport, ou à Blankenberghe. Le 15 je serai probablement là. Il fait beau jusqu’au 1er octobre généralement. C’est quinze bons jours dont je veux profiter.
À Blankenberghe j’ai un bonhomme qui me nourrit pour cent sous par jour tout compris. Je passerai par Bruxelles & je t’entrainerai d’un côté ou de l’autre.
Bonnes Amitiés à ta chère mère.
Fély
Pourquoi ne pas « lancer ton prospectus & écrire à Céard. Tu paraîtras à la vraie date : le quinze novembre, c’est le vrai moment.