Lettre de Félicien Rops à [Adrien De Witte]

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Voici le portrait que je choisis : ‒ c’est celui qui rend le mieux à ce qu’il paraît, ma pose favorite. Mr Zeyen est un photographe habile et artiste, d’après ce que j’ai vu de lui, et je regrette bien de ne l’avoir point trouvé chez lui, car son opérateur est un sabot. Ses photographies sont ressemblantes mais bêtasses, bêtasses !! Cet allemand cocasse et irrésistible, réussirait mieux au théâtre. Décidez-le !

Je sentais en posant que je m’abêtissais et que je tournais en vache.

Je prie Héliodore Dandoy de bien vouloir m’expédier une demi-douzaine d’épreuves retouchées de la photographie que je vous envoie, simplement. Les autres ne me plaisent pas, pas du tout !!

En atténuant un peu la patte d’oie « cruelle » je crois mo, Cher de Witte que vous pourrez faire de moi un portrait qui restera, plus que moi. Il me semble qu’il faudra traiter cela par grands plans, sans tomber dans de trop grands détals, ou plutôt dans de trop petits détails.

Faites d’ailleurs comme vous l’entendrez, à votre façon et Ce sera bien.

Fermez à moitié les yeux, regardez la masse de la tête, et vous verrez que c’est très bien, d’un dessin simple et juste.

Il nous faut un portrait qui brave les injures du temps. Un portrait synthétique ! Éternel !

À bientôt, mon Cher de Witte

Je vous écrirai dans quelques jours en ce moment. Lui aussi est d’avis que le portrait que je vous envoie est le seul possible.

Encore une fois je vous félicite de vos très beaux pastels. Votre voie est là.

C’est de la belle et bonne peinture.