Lettre de Félicien Rops à Eugène Rodrigues. [Fécamp], 1889/10/03. Province de Namur, musée Félicien Rops, Amis/RAM/105
Page 1 Recto : 13 oct 1889Mon Vieux Rodrigues,je rage contre moi, contre l’Art, contre ma main droite que j’ai envie de couper espérant que ma main gauche fera mieux ! C’est la tête, la « cabeza» qu’il faudrait couper pour lui apprendre à ne voir que les choses que la peinture, art bête, peut rendre « avec fidelité » comme disent les professeurs !Que le Diable m’emporte !! Et triste comme St Jérémie !! Oh ! le lugubre des départs d’automne, dans les gares humides où le vent chasse les feuilles jaunes, en tenant les mains de la pauvre petite bien aimée dont les cheveux blonds se mêlent aux fourrures sur lesquelles on a pleuré tout à l’heure ! – Et Elle ! ne reviendra plus jamais ! – que mariée, à un homme de la Campagne, comme en disent les cartes, – de labàs derrière Cazan, où l’on chantera dans les Isbâs – le jour de ses noces. Que le Diable m’emporte !! ! Nom de Dieu !– Et elle pleure aussi la Locomotive ! (systhème Crampton !) elle dit Fély bete bête, reviendra pas, reviendra pas !