Lettre de Félicien Rops à [Leon] [Dommartin]. Paris, 1882/12/23. Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, II/6714/22
Page 1 Recto : 1Paris 23 Déc. 1882.Mon Cher VieuxJe t’écris directement au fond de cette vieille Engadine. Je ne m’explique pas trop l’Engadine en cette saison. Vevey est plus doux. Il faut absolument que tu soignes la santé de la mignonne Émilie. Si tu ne veux pas que tout cela tourne à mal. Il n’est que temps que tu la gardes près de toi & auprès de toi. Tu ne peux rester dans cette position bizarre d’homme sans foyer avec une jambe & une fille en l’air. À ton retour – si j’étais à ta place, – j’en finirais & j’aurais une bonne fois, une simple explication avec ma mère. – Elle ne veut pas vivre avec ta fille c’est très bien, mais tu dois toi, vivre avec elle & ne la plus quitter. Tu as assez vécu en garçon & tu dois à cette enfant le sacrifice de ta liberté, naturellement, comme tous les pères ! Je travaille, moi, jusqu’à minuit souvent, pour pouvoir donner à ma fille une éducation comme je la veux. – Évidemment je m’amuserais mieux au théâtre, mais si j’étais au théâtre je ne serais