Lettre de Félicien Rops à Eugène [Demolder]. [Paris], 1890/06/03. Paris, Ancienne collection du Musée des lettres et manuscrits, 72039/16
Page 1 Recto : 1Paris le 3 juin 1890.3 heures.Mon Cher EugèneQuand tu recevras cette lettre, je ne sais trop si je continuerai a orner agréablement notre planète de sa présence. J’ai un duel demain matin, mes témoins et ceux de la partie adverse, sont en train gravement de discuter toutes sortes de choses bêtes qui ne serviront à rien. Ce qu’il y a de plus ridicule en cette affaire c’est que si les témoins décident que l’on ne se bat pas à Paris, il faudra que nous allions nous échanger un tas de balles à Bâle, sans calembour ! Et ce qui est encore plus bête, c’est que j’ai tort ! et que je serai forcé stupidement de servir de cible, d’abord, à un adversaire « digne » que j’ai insulté comme s’il était le bon Dieu. Il tire le premier et il tire juste. Vraiment & sans forfanterie ton cousin est bien, moralement. Somme toute cela ne serait pas une fin bête, si le mélodrame n’y avait part. Je représente le traître du cinquième acte qui reçoit le châtiment de ses crimes, après la scène à fa