Lettre de Félicien Rops à Élise [Mériel]. Bruxelles, 1865/00/00. Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, II/7036/12
Page 1 Recto : 1Méchante, comme je t’aime et comme je voudrais toujours souffrir afin de pouvoir toujours te pardonner ; dix années de souffrance et une minute de pardon ! ce n’est pas trop ; – je ne veux pas, je ne dois pas te dire ce que j’ai souffert Chère Bien-aimée, je veux que tu ne sois plus qu’heureuse, – je ferai taire les battements de mon cœur quand tu passeras radieuse, belle, souriante ; oui je serai ton ami, ton frère, ton esclave, tout ce que tu voudras ; je fermerai mes lèvres et je refoulerai au plus profond de moi toutes ces douces paroles qui sortent des cœurs amoureux comme les voix mystérieuses et ardentes qui sortaient à Lesbos des forêts sacrées ; tout, je veux tout, plutôt que ton indifférence ; c’est que je me suis senti devenir fou vois-tu, et je ne veux pas le devenir parce que je pourrais dire ton nom dans ma fièvre ; – mais sois heureuse sois contente, je ne demanderai que cela ; tiens si après avoir souffert tout ce que je veux te cacher, tout ce que je so