Fragment de Félicien Rops à [Octave] [Uzanne]. Paris, 1895/01/09. Bruxelles, Archives et Musée de la Littérature, ML/03256/0006
Page 1 Recto : 1Paris – 9 janv. 1895.Merci Cher Vieux Copain,de tes bons petits mots aimables trouvés sur les grèves pharaoniennes. Je me ferai une joie d’aller voir cela l’an prochain et déja je te prie de me préparer un « un aller & retour » à prix d’artiste. Je ne veux plus passer l’hiver ici. Paris est bien acoquinant & acoquiné, mais il faut savoir s’en séparer de temps à autre « & perdre de vue quelquefois la nuque éternelle & rayonnante des femmes de la Seine, le Soleil d’ici, un Soleil qui s’allume avec la lumière électrique, & lui vole sa foudre. Je ne peux t’écrire froidement, je suis, – cela ne finira jamais ? – encore sous l’impression de ce coup de foudre, et les arbres dépouillés des quais me semblent Palmieresques, et sous mes cheveux grisonnants s’entrelacent les roses du Cantique des Cantiques ! Ce n’est qu’ici qu’on reste jeune. C’est affaire de magnétisme. Je fais trois pas sur cet infect Boulevard que j’ai en mépris comme toi, deux minutes après, je suis le sillage