Lettre de Félicien Rops à [Eugène Rodrigues]

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Nys, hier m’a dit qu’il désirait avoir 600 francs des 12 croquis. Il m’a dit également que la grande femme couchée était encore chez lui & qu’il ne l’avait pas envoyée à Lyon parce qu’il y avait du pastel sur le fond & que en voyageant cela s’abîmerait. Comme avec ces êtres là, Flamands & finauds, il fait prendre la balle au bond, je lui ai dit que s’il voulait m’envoyer ce dessin, la grande femme couchée (peu faite, mais une bonne étude, que je te retoucherai si besoin est, car je ne me rappelle plus bien le degré « de finition ») tu la prendrais à cent francs avec « le viol du prestre ». Que cela rentrait dans son prix à 50 frs par croquis. Il m’a répondu que ces deux croquis étaient des plus importants & que il ne pouvaient les donner à Cent francs que si on prenait les autres. Bref j’ai fait l’affaire, en lui disant net, que si tu ne prenais pas ces croquis, je les prendrais à ce prix.

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Cet animal là est méfiant comme un putois & a encore essayé de m’extorquer une levée de sa promesse de 1° me donner la préférence « au prix de sa note » en cas de vente.

2° De me donner le temps de les graver.

Évidemment, on lui a écrit de Lyon, car il m’a dit moitié sérieux moitié riant : Ah il n’y a pas « de monnaie » à gagner avec vous.

Donc l’incident est clos. Si tu veux prendre ces deux dessins, s’ils te plaisent, viens avant ton tribunal, demain, parce que je ne serai pas chez moi après midi

Si tu ne veux pas des autres pièces, tu auras toujours fait une petite affaire à prix raisonnable. moi je prendrai les 10 autres dessins car on m’en demande de : partout. Décidément je commence à croire qu’il y a un Mr quelquepart qui fait « un coup » sur les Rops, – ou que la Renommée me prête deux ou trois de ses « Cent voix » – ma foi elle sera la bien venue quoique je n’aie jamais pétitionné pour qu’elle installe son téléphone à mon 5e !