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La présente est pour te dire que je mettrai Dimanche matin au chemin de fer ta planche. Je ne peux te dire si cela sera « passable », c’est un nouveau travail auquel je suis peu habitué, le rayonnement du cuivre « efface » lorsqu’on travaille l’image reproduite sur la planche, il ne l’efface pas, d’une façon absolue, mais il empêche de voir, ce qui revient au même, surtout dans les travaux « chargés ». Enfin aussitôt que tu pourras envoie moi une épreuve de la Chose, telle qu’elle est, & dès mon retour, vers le 10 ou le 12 septembre, je te retoucherai la chose. Tu peux compter sur moi. Je vais te proposer pour ton livre un tas de choses, faciles à exécuter, & que je voudrais bien voir reproduites, et je te porterai le dessin du frontispice avant toutes choses.
À bientôt, Mon Cher Vieux, écris-moi dès que tu auras reçu le cuivre. J’ai aussi des « textes » à te donner pour agrémenter
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la chose, et une lettre avec croquis qui peut être reproduite. – Il fait ici très mauvais, en ce bout de
Finis terrae
où s’amassent les autans. Tu n’as rien à perdre. Il fait meilleur à Paris qu’à St Malo !
À toi bien,
Fély
Je regrette la vague de Blankenberghe et ses heurts écumeux sur les glorieux tétons de mes sœurs de Flandre, aussi solides que les récifs des Tintiaux qui bordent mon horizon.