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Dimanche 14 mai 1896.
Demi Lune
Mon Cher ami
C’est après avoir bien tout considéré, – à fond, et en détail, que j’ai décidé irrévocablement, que mon exposition n’aurait pas lieu avant le 6 octobre du 6 octobre au dix, et j’aurai des matériaux d’une importance qui ne sera pas secondaire Je te suis infiniment reconnaissant de tout ce que tu as fait pour moi, et si j’ai quelque succès c’est à toi, et à ton amitié que je le devrai, mais les raisons de retarder cette exposition sont de telle nature, d’un ordre tel qu’il n’y a pas à hésiter, et qu’il n’y n’y a qu’une seule chose à faire : attendre le mois d’octobre et établir la plus belle exposition possible, ou : ne rien faire du tout, ce qui me ferait une peine très vive, mais je préfèrerais encore ne rien faire du tout que de faire cela par ces jours qui courent. Et pour d’autres considérations, il ne faut plus qu’il soit gravé des reproductions autres que celles qui sont gravées sans mon autorisation.* Ceci veut dire que je ne donnerai plus d’autorisation de graver aucun de mes dessins, ou je plaiderai, – net.
Serai Vendredi prochain à l’atelier de 10 à midi Et je tiendrai rigoureusement mon autorisation On a trop abusé de ma débonaireté, ce que je ne laisserai plus faire sous aucun prétexte.
Je te serre la main bien affectueusement
À bientôt et Merci. –
Je serai Jeudi prochain à l’atelier.
Je reçois une dépêche m’annonçant l’arrivée de ma fille pour Jeudi je ne peux donc etre avant Vendredi à mon atelier. J’y serai Vendredi à 9 ½ heure du matin. Cela du reste ne change rien à la chose.
