Lettre de Félicien Rops à [Léon Evely]

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Je viens seulement d’avoir les cuivres, c’est insensé, votre adresse était parfaitement mise : 17 Rue Mosnier. Je vais faire une plainte, que vous appuyerez de votre coté. – Les planches ne sont pas mal, mais votre acide ou votre mordant a fortement attaqué le cuivre, il faudra que je les fasse retoucher par le planeur, Ils viennent presque tous avec des teintes par plaques. Je ne peux rien vous dire de décisifdu reste à cet égard, j’ai tiré des épreuves moi-même & elles ont donné ce que celles de Bawens avaient donné à peu de chose près. Dès que j’aurai de meilleures épreuves, je vous en expédierai. Veuillez me dire, Mon Cher Evely, Combien je vous dois pour ces cuivres, je vous en enverrai le montant. Je vais vous envoyer deux dessins très prochainement. L’un de ces dessins est pour le livre de Th. Hannon. –

Il faudra que vous garnissiez, lorsque vous faites mordre, le dessous de vos planches avec des petits vernis ou de la cire dont vous trouverez les formules dans le manuel du Graveur. Cela abîme vos planches & les diminue d’épaisseur. Avez vous essayé avec des cuivres plus fortement planés ? C’est le cuisinier qui est le moins bien venu des dessins, – le cuisinier au Paon c’est incompréhensible, c’était de tous

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les croquis celui dont les tailles étaient les plus nettes ! –

Vous feriez bien aussi de couvrir (avant la morsure) de petit vernis toutes les parties non gravées, ainsi que nous le faisons. Vous éviteriez les trous, car tous ces trous doivent être rebouchés par le planeur & c’est une besogne assez coûteuse. Cela nous arriverait aussi si nous ne prenions nos précautions. Il y en a deux dans le menu au Dindon qui sont terribles dont une dans le Dindon, heureusement elle est rémédiable mais il faudra « regraver » à nouveau une partie de l’oiseau.

Maintenant il y a des choses parfaites: Le cheval à la broche est le mieux de tous sans contredit la taille en est fine & nette. Il est bien supérieur aux autres !

Ce qui me déroute c’est que les résultats ne sont pas en raison directedes dessins ainsi certains dessins dessinés d’une façon plus lourde « plus épaisse » comme largeur de trait, tel que le cuisinier au paon arrive à la gravure à une légèreté de traits extrême (qui pourra être très utile dans certains cas), mais qui est « déroutante » pour le dessinateur.

Du reste je suis persuadé qu’une fois maître de votre matériel & de votre outillage vous marcherez en avant & à coup sûr.

Voici une formule de mordant à base d’Acide chlorhydrique qui me donne de bons résultats dans certains cas & qui m’est je crois personnelle :

Pour un litre

Chlorate de Potasse 20 grammes

Acide chlorydrique 100 grammes

Eau – 880 gr.

Teinte finepâle en 15 ou 20 minutes – noirs en 4 heures.

Peut être cela vous servira-t-il.

Le diable c’est la Teinte !! dans le cuisinier au Paon elle sera bien difficile à enlever ! Et dans certains cas elle pourrait rendre des services ainsi on pourrait (toujours dans certains cas) laisser la teinte sur toute la plaque et réserver des blancs au petit vernis. Mais par plaques, c’est terrible !. –

Les violettes sont bien comme préparation. Je vous enverrai une épreuve de ce que j’en aurai fait ainsi que des autres.

bientôt.