Lettre de Félicien Rops à [Léon Evely]

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Vous pouvez commencer les croquis. – Je vous enverrai dans une dizaine de jours le deuxième dessin, celui dont je vous ai envoyé la dimension pour commander la planche. Je vous paierai 80 frs pour la planche de croquis. Pour l’autre vous ferez votre prix. Je ne discute pas les prix et je suis persuadé que relativement au travail que cela vous coûte ils sont modérés, mais cela sera donc à moi (nous en parlerons lorsque j’irai vous rendre visite.) à réduire tellement mon travail qu’il puisse vous faire arriver à me livrer des planches à 25 frs sans y comprendre le cuivre. Sans cela tout journal serait impossible par ce procédé. – Voici les prix des héliographes de Paris par à peu près : Étant donnée une planche clairement dessinée, (non achevée) comme par exemple une page de quatre dessins du genre de l’exécution & de la netteté de dessin du «Cuisinier portant un paon » qui se trouve dans les menusque je vous ai envoyés, Amand Durand demande cent francs, et cela est très bien. – Dujardin demande trente ou quarante francs (cuivre compris toujours) mais cela

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sera moins bien beaucoup que Durand, & moins bien que vous aussi. – Leur façon de procéder est probablement différente car il font payer les planches non pas d’après le travail, (car ils n’acceptent pas de travaux chargéscomme par exemple la guirlande de violettes que je vous ai envoyée dans la susdite page de croquis.) mais d’après la dimension du cuivre, la dimension du dessin leur est égale, seulement ils se réservent de diminuer d’un quart la dimension. – Donc si nous faisons le journal et cela dépendra de nos arrangements & de la possibilité o[ù] je me trouverai de pouvoir le faire d’après les prix nous prendrons une base et un prix d’exécution par page. Ce journal se composerait de quatre pages feuillets (huit pages) qui seraient gravées sur quatre cuivres. Au commencement de l’apparition du journal il me serait impossible de donner plus de 200 francs (planches de 29 sur 18 centimètres) < cuivre compris>. pour les quatre planches. Pour atteindre ce prix il faudra donc que je fasse ce que vous voulez que je fasse& ce que vous m’indiquerez comme travail fut ce même des croquisgraphiques et que je fasse retomber sur moi l’exécédent de travail.

– Pour arriver à un prix semblable, j’avais eu d’abord l’idée qui ne serait pas mauvaise de vous associer à ma petite entreprise, et nous pourrions en causer lorsque j’irai à Bruxelles. Comme j’ai un public, que je ne tiens pas à faire de grands bénéfices, je vous offrirais des conditions fort acceptables. – Songez que je dois pour avoir un beau tirage donner 25

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centimes de tirage par feuilles même 30 – Cela fait 1 fr 20 de tirage, l’aciérage ajouté à la gravure me fait 250 frs de gravure pour les quatre feuilles du n°. Cela sera très beau & très intéressant mais il faut que pendant les premiers six mois, je fasse tous mes efforts pour arriver à frais relativement minimes & ce sera à vous de m’y aider en m’indiquant dans les croquis que je vous ferai, le mode d’exécution le plus rudimentaire, qui vous permette de graver cela couramment.

Si je faisais des planches plus travaillées, nous ferions pour ces planches des prix à part.

– Vous pouvez diminuer autant que cela vous plaira les croquis que vous allez graver. – Arrangez les à la dimension que vous préférez. Si vous avez plus facile vous pouvez découper carrémentles croquis, pour votre facilité à angles droits.

J’espère du reste que nous nous entendrons toujours.

Je suis persuadé que nous arriverons à trouver le moyen terme.

Nous chercherons ensemble.