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Lac Ontario, prêt à m’embarquer pour le Canada
29 oct. 1887.
Ah ça Mon Cher Evely ne vous avais-je pas dit que j’allais me promener en Amérique ? – Et voilà que votre lettre vient me trouver ici, aux bords de l’Ontario ! C’est fantastique ! Mais certainement Mon Cher Evely je vous enverrai des dessins, – aussitôt mon retour en Europe. Et cela ne tardera pas ce retour, car au Canada je vais être arrêté par le froid & par les glaces, dans ma course aux sensations nouvelles. Et je ne crois rien du tout Mon Cher Evely, de mauvais, venant de vous, voilà. Je vous serre la main à travers un tas de lacs, d’océans, & de continents ; & si les grands staemers veulent bien me
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ramener à bon port, j’irai bientôt vous serrer la main là bàs.
J’ai été ému l’autre jour en voyant sur un bateau qui partait pour Anvers les Couleurs Belges ! – es-t-on bête !! – « Red Star line » Nous n’avons pas raison d’être très fiers de nos staemers à coté des transatlantiques français & anglais, mais enfin, c’était le pays !! –
Si Belge que je sois cependant je ne mettrais pas mon sac gaiement là dessus ! Je vais à Montréal, & avant cela au lac Supérieur. Des lacs, qui sont grands comme la Méditerranée. Et je fais des croquis !!! Ah les êtres étranges qui me passent sous l’œil !! Au grand galop ! le the Mammouth part dans 20 minutes & je n’ai que <le temps de signer :>
<Je vous serre bien la main :>
<F. Rops>
