Lettre de Félicien Rops à [Henri Liesse]

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Samedi les Filleau viennent ici et arrivent par le train de onze heures. Viens prendre ton dessin, tu passeras en même temps un jour agréable en bonne compagnie & en bon soleil. Je ne peux avoir fini le dessin avant Samedi, cela retarderait d’un jour au moins l’envoi à Bruxelles que tu pourras faire Dimanche. – Ton roman en paraîtra un jour plus tard, mais tu paieras ton terme, si Dieu nous y aide. J’ai bâti deux dessins : un léger et un grave : Tu les verras Samedi matin, je n’achève que le grave. Donc viens sans faute & sans encombre Samedi matin, si je ne suis pas à la gare de Corbeil, monte dans la voiture des Filleau que je leur envoie. Sois à la gare à 9 heures ½, donc prends une heure avant au moins l’omnibus de St Philippe du Roule à la gare de Lyon, au Palais-Royal. Encore une fois ne manque pas, j’ai besoin de savoir à quoi m’en tenir. Mais n’arrive pas encore trop tard comme les carabiniers de la légende. – Je lis dans Alphonse Karr. La vie peut se résumer en deux sortes de gens, ceux « qui n’arrivent jamais assez tôt et ceux qui arrivent toujours trop tard. Tout appartient aux premiers les seconds trouvent les restes des autres qui ne laissent jamais rien. »