Fragment de Félicien Rops à [Henri] Liesse. Paris, 1889/05/21. Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, II/7033/21
Page 1 Recto : 1Paris le 21 mai 1889.N°1 Place Boieldieu.(prends cette adresse.)Mon Vieux Liesse,voilà bien longtemps que je dois t’écrire, mais toutes sortes de choses m’en ont empêché : Déménagements, voyages, travaux nombreux & nécessaires, – Sans interruption, les dessins succédant aux dessins, les frontispices aux frontispices ; une production perpétuelle, voilà mon lot ! Je vis dans les affres d’un enfantement continu. Et cela faisant « de mon mieux » avec des progrès réels, des arrêts dans l’exécution, des doutes, des souffrances, des angoisses, des colères, des chûtes, des réussites, toutes les cordes de la lyre ! & toutes les herbes de la St Jean !Je crois bien ! que j’ai lu les deux livres de Flaubert ! Livres de malade, de hanté par un idéal « inutile », & qui devait le mener à ce livre mort né, – comme les fœtus sur lesquels on a trop baisé pendant la gestation, – & qui s’appelle : Buvart & Pécuchet ; dont l’idée, géniale, certainement, ne se sent plus à travers la pauvreté