Numéro d'édition: 1885
Lettre de Félicien Rops à [Théodore Hannon]
Texte copié

Expéditeur
Félicien Rops
1833/07/07 - 1898/08/23

Destinataire
Théodore Hannon
1851/10/01 - 1916/04/07
Lieu de rédaction
Anseremme
Date
1875/10/10
Commentaire de datation
Datation sur base de l'apostille et du cachet postal d'envoi. En outre, Rops mentionne que nous sommes en "octobre".
Type de document
Lettre
N° d'inventaire
ML/00026/0001
Collationnage
Autographe
Date de fin
1875/10/10
Cachet d'envoi
1875/10/10
Cachet réception
1875/10/11
Lieu de conservation
Belgique, Bruxelles, Archives et Musée de la Littérature
Illustration
Lettre illustrée
Apostille
125-1 / 10 octobre 1875 / Attention / Séjour à Anseremme en Octobre 1875 / sonnet à une parisienne / superbe lettre avec un beau / dessin "La Meuse à Dinant"
Page 1 Recto : 1
Anseremme les Bains, au mois d’octobre.
Croquis
Mon Cher Théo,
La besogne est commencée & j’espère l’achever avant mon départ − car je crois que le bon Dieu qui ne me laisse jamais tranquille, vient encore de se fourrer dans le nuage l’idée de me faire partir pour la Sicile !
Page 1 Verso : 2
quoiqu’il en soit, en attendant, j’ai apporté à la cure de la Mignonne, la légèreté de main d’un vieux praticien, − la charpie était arrachée aux satins les plus doux, et je crois qu’à ton retour, tu ne trouvera plus d’autre trace de la blessure, qu’une légère rougeur, juste ce qu’il faut pour inspirer « les tendres Souvenirs » & indiquer la place d’un baiser. Mon cher Théo, tu as marché à l’aventure en pleins sentiers fleuris & sans penser aux épines classiques ; − tu es parvenu à te les ôter des pieds, dorénavant n’oublie plus tes espadrilles ! Un de ces jours il faudrait te couper la jambe & cela te gênerait pour courir. Dis bien à Madame Hannon en lui présentant mes respectueux compliments, que si je me suis permis de me mêler de toutes ces graves questions qui passionnaient Nivelles & Anseremme, c’est que : 1° Tu me l’avais demandé formellement. 2° C’est que j’étais convaincu que je faisais une chose honnête & loyale, après tout ce que tu m’avais dit. Rien de nouveau ici, − la maison
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en devisant comme au bon temps. La petite Marie travaille a un de ces ouvrages de femme qui ne finissent jamais et que l’on a jamais vu commencer, la Mère Bricart ronronne et c’est tout. Au repos des artistes tout est envolé ! Le grec Πανθαςισ seul vague dans les paysages avec des toiles qui ont l’air de morceaux de la frise du Parthénon.
ô αθηναïος ! ô αθηναïοï !
Liesse souffle dans son mirliton et pleure à l’aide de cette pelure d’oignon le départ de MlleMarie Guillet :
« Songe-t-elle à nous la Parisienne
Dont les yeux très bruns font les rêves blonds,
Lorsqu’au gai soleil ouvrant sa persienne
Elle ne voit plus les rochers wallons ? »
« La vieille maman dit ses pâtenôtres
Pour votre retour au temps refleuris,
alors vos gaités referont les nôtres,
Et dans vos yeux clairs nous verrons Paris ! »
« Dans le nid charmant tendu de cretonne,
Vous lirez ces vers en prenant le thé ;
Vous nous reverrez rôdant par l’automne
Nous les Courtisans de votre Beauté ! »
&c &c & c &c
Il vaut toujours mieux faire tout cela que d’aller au Café !
J’espère Mon Cher Théo, être encore ici « aux feuilles jaunes », − je dois être à Palerme fin du mois ! − tout cela à seule fin de
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de pourtraicturer des Siciliens pour un de mes amis, qui écrit un gros volume sur ces animaux là ; − quelle
À Bientôt j’espère Je te serre bien la main ainsi qu’au frère, & à mon vieux Camille Van Camp un ami des premiers jours !
Félÿ Rops
Vendredi −
Dies Veneris!
Détails
Support
1 feuillets, 4 pages, Lisse, Crème.
Dimensions
203 x 255 mm
Mise en page
Écrite en Plume Noir.
Copyright
AML