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Avons nous réellement joué la Comédie revêtus de costumes bizarres & mal séants ? Cela me paraît perdu dans la nuit des temps ! – Tout cela est un rêve ! Un rêve, ma barbiche ! un rêve Madame de Beauséant lippue & « disant juste » – un rêve ta cravate ! un rêve tes manches jaunes & noires ! un rêve le collier de Rosine, un rêve Rosine elle même ! – J’ai dû partir sans te voir. N’oublie pas de porter la lettre en question & sois adroit comme tu l’es quand tu ne t’abreuves pas d’absinthe de miel & de trappistine. – Car j’ai découvert que tu étais un épouvantable rinçeur de grands et de petits verres, & que ton nez se piquait d’honneur comme aux beaux jours de Blankenberghe ! – Enfin notre séance de Jeudi dernier a somme toute bien marché & je défie les tréfileurs de toutes les nations d’en faire autant. – Maintenant entre ces jours gras d’hiver & les jours gras d’été, travaillons ! ton livre d’abord ! – Ton livre ! je m’en occupe
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ici & dès que je réapparais à Bruxelles je m’y colle avec rage.
La lettre est ci-jointe sur papier léger, garde la dans la main gauche & glisse la dès que tu en auras le loisir. Merci d’avance Cher Vieux & à bientôt ! –
Je t’embrasse à travers les airs.
Fély
La petite Auré veut jouer le Duel aux lanternes & les erreurs de Jean à Bruxelles avec nous ! Si nous donnions une soirée aux amis des Arts ? à Ixelles ! aux profits des pauvres – dans le théâtre !! –
écris-moi :
chez Léon Dommartin,
3 Cité Magenta
33 Bd Magenta
Donne moi des nouvelles de tout le monde – Va Jeudi Fixer rue Birmingham. Il y a dû y avoir des racontars ! – J’ai reçu une lettre anonyme dont je te parlerai.