Lettre de Félicien Rops à [Armand Rassenfosse]

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J’attendais d’être complétement installé ici pour t’écrire. À cause de ma terrible indécision, et aussi à cause de la vente notre voyage a été retardé d’un mois ! Je tenais à revoir quelques uns de mes dessins ! Cela m’a fait grand plaisir et m’a rajeuni les yeux, je te l’avoue sans embarras, à la bonne franquette, je crois que j’en ferai encore d’autres, et que j’ai encore du talent quoiqu’en pensent les bons petits camarades. Je vais mieux. Depuis un an je n’avais pas été un jour sans avoir de l’œdème aux jambes la chose est finie ! . Tu sais que c’est un signe certain d’albuminurie. Ce long voyage m’a si peu fatigué et j’ai été si heureux de voir des aspects nouveaux que j’ai envie de continuer. D’ici un mois je compte aller en Italie, il y a tant de belles choses à y voir, et aussi peut être à y faire, même pour moi que je ferai en sorte de continuer vers l’Italie. C’est même assez ridicule d’avoir trainé bizarrement mes chausses dans des parties très variées de notre planète en ayant laissé la classique « Scola » de coté. Celle que chaque père à son fils paie a sa puberté, a dû m’en vouloir !!

Depuis que je suis ici je pense que le Midi est fait pour les gens du Nord. Si tu pensais venir ici avec ta femme passer un ou deux mois, elle reviendrait guérie en Belgique. – L’absence de Soleil qui arrive très souvent ne fait rien à la chose. ainsi ce Monsieur boude depuis deux jours et cependant je t’écris la

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fenêtre toute grande ouverte. Et puis trouve moi un autre pays ou avec une bourse d’artiste oh ! fort maigre ! je puisse habiter le Boulevard des Iles d’Or en face l’hôtel des Hespérides !!

Écris-moi longuement. Parle moi de ce que tu fais, comme au bon temps. merci de ton petit mot ami à propos du bel article d’Haraucourt que je suis très fier d’avoir inspiré.

Clairette et son mari vont venir nous rejoindre à la fin du mois.

Ceci n’est qu’une « partie de lettre » demain tu auras la suite.

Vois-tu mon fils ? Demain nous parlerons encore de lui, et de toutes ces questions qui me tiennent tant au cœur si fort