Lettre de Félicien Rops à [Armand Silvestre]

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Ce que vous m’apprenez ne m’étonne pas ; un homme adonné à l’Art ne peut rester avec une femme que lorsque celle-ci consent à lui laisser sa plus entière liberté. Les ménagères des peintres Flamands et Hollandais comprenaient parfaitement cela : elles faisaient soigneusement la soupe, cuisaient à point le rôti et ne se mêlaient pas du reste. L’Art restaient pour elles une espèce de magie et de sortilège quelque chose de surnaturel, – l’homme allait, venait à sa guise ; roulait les cabarets pour y trouver des types, les musicos pour aller y rassasier leurs yeux de la bénie et plantureuse chair des Flandres, et faisait un enfant à sa femme entre deux voyages d’Italie ou d’Espagne ; – la femme lavait les marmots, filait de la laine si elle le voulait et vivait chaste si elle le pouvait ; Cela n’allait pas plus mal et elles valaient bien les produits azurés mis au monde par Mme Sand – produits qui parlent trop des rapports de l’Art avec l’avenir humanitaire. – Si Mme Jordaens en eût fait autant, comme le syndic de la corporation de St Luc eut du venir se mettre entre deux ! et quelle volée de bois vert Grands Dieux !

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Oui Mon cher Sylvestre je vais à Paris

Je pars le 22 ou le 25 de ce mois Je vais aller y passer chaque année 3 mois – est-ce suffisant ?

J’ai travaillé rudement depuis le mois de mai – avec rage – vous serez probablement le seul qui saur Vous seul saurez que je je suis à Paris j’y vais pour m’enfouir dans ce d comme dans un désert et pour piocher rudement et sérieusement – et me battre corps à corps avec les dessins du Louvre. – je vous causerai de ce je compte faire – je suis plein d’ardeur et s’il plaît peut-être sortira-t-il quelque chose de moi un jour ou l’autre