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Paris2. Rue du Marché des Blancs Manteaux
17 janvier 1894.
Mon Cher Reffitt,
Je vous ai écrit un mot il y a huit jours et je l’avais remis à mon concierge pour qu’il le jette à la poste, mais comme c’est un animal très négligent j’ai peur que cette lettre ne soit égarée. Il faut m’excuser de mon long & bien inexplicable silence mon cher ami, & vous serez indulgent quand vous en connaîtrez les motifs. Quand vos lettres sont arrivées ici, j’étais en Belgique où j’étais allé embrasser mon fils, & passer les fêtes de Noel. À mon retour le 2 janvier, j’ai trouvé ma grande fille en proie à une très violente fièvre, elle commençait la fièvre typhoïde ! Depuis mon retour je suis à son chevet & je ne vis guère que depuis aujourdhui, la maladie s’étant modifiée par un mieux sensible. J’espère & je revis. Dites moi où je dois vous écrire & vous envoyer l’argent que vous avez bien voulu dépenser pour moi, afin aussi que je puisse vous remercier longuement de toutes vos extrêmes complaisances.
Faites s.v.p. renvoyer le dessin de la Grande LyreN°1 Place Boieldieu, où est mon atelier.
Je vous serre très affectueusement
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la main, & à bientôt j’espère le plaisir de vous lire, j’espère aussi pouvoir vous donner de bonnes nouvelles de ma fille.
Bonnes amitiés
Félicien Rops