Lettre de Félicien Rops à [Eugène Demolder]

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fragment ajouté à la lettre de Bretagne que je t’avais écrite, dans la susdite plaquette :

« Car je suis élève des Jésuites mon Cher Eugène, & point ne le regrette ! Eux seuls donnaient une instruction basée sur la belle Inégalité intellectuelle, & en Art et en Lettres, professaient un noble Druidisme. Ils voyaient clair dans les méandres des jeunes cerveaux, se connaissaient en « matière grise », et savaient distinguer dès leur formation, le calcaire dont on pave les rues, du Carrare dont on fait les bustes.

Leurs mains amitieuses et délicates écartaient des lèvres des cérébraux le brouet des gamelles pédagogiques, dont MrSarcey gavaient ses disciples ; –macte puer! – déja sérieux les pauvres ! dès la première culotte ! Cette même culotte centre gauche, qu’ils useront plus tard sur la moleskine des ignobles Parlements que l’on sait !

« Je suis porté comme tous les gens honnètes et sincères vers la justice du Socialisme, et cependant, – arrange cela toi, juriste ! je suis toujours tenté de défendre les Juifs et les Jésuites ! – problablement parce qu’on les hait, comme l’araignée & l’ortie de Hugo !

« J’ai appris dans leurs doux Collèges, abrités de la Banalité utilitaire et ventrue, un tas de jolies choses inutiles qui ont fait le charme de ma vie. Grâce a eux et à notre délicieux ami Anatole France, qui est si bien avec les Fées, et qui a si exquisement parlé d’Elles, je suis resté « Féeriste » moi aussi ! J’ai encore créance en Elles, et j’ai toujours au cœur le doux émoi que leur vue me causait, – tout petit, – lorsqu’elles m’apparaient m’apparaissent par les nuits de mai, et daignent me faire visite. Ce que ces distinguées Demoiselles ne font pas à tout le monde ! Et jamais aux Ministres des Instructions Publiques et des Arts, que les cuistres appellent « Beaux » sans en rien savoir, du haut de leur cravate blanche !

Revenons à nos Bretons !