Lettre de Félicien Rops à [Jules Noilly]

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J’ai le plaisir de vous envoyer tous les souhaits que je forme pour votre retour à la santé & pour tout ce qui peut contribuer à votre propre bonheur. J’espère que votre guérison ne se fera plus attendre. J’ai toujours eu indirectement des nouvelles de votre santé, depuis le jour où par une décision de votre volonté, j’ai dû cesser mes visites chez vous ; – décision que j’ai respectée, sans en comprendre aucunement les motifs, & quelque sévère qu’elle fut.

Moi, je désirerais deux choses, si toutefois elles ne vous déplaisent pas trop. La première serait à mon retour de Belgique, c’est à dire à la fin de janvier (je pars pour Bruxelles dans deux ou trois jours) d’avoir le plaisir

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de vous remettre moi-même le dessin de la Comédie Humaine que vous m’avez fait le plaisir de me demander, dont j’ai touché le prix & qui vous appartient par conséquent, car vous pensez bien n’est ce pas Mon Cher Monsieur Noilly que je n’accepte pas du tout, le cadeau immérité que vous avez voulu me faire en m’écrivant le dessin & le prix du dessin. – Je ne vous ai pas répondu tout de suite, voulant d’abord exécuter ce dessin, de mon mieux, avant de vous en reparler.

Le second de mes désirs serait de retoucher les dessins qui sont à retoucher dans l’Album des Cent Croquis. Nous en avions parlé, tout était convenu entre nous, lorsqu’est arrivée la décision dont je vous ai parlé tout à l’heure & par laquelle nos relations ont été si étrangement suspendues & d’une façon bien inexplicable, pour moi du moins.

Je n’ai pas besoin de vous dire de quelle importance artistique est pour moi cet Album. Je ne pourrais certainement pas le refaire. C’est pourquoi je voudrais le parachever. – Je le garderais quelques jours seulement, je vous donnerais un reçu de l’Album, du reste vous auriez bien je l’espère la confiance, à mon égard, que vous auriez vis à vis d’un relieur, & je vous le rendrais tout à fait terminé, ce serait pour moi une grande satisfaction.

Voilà Mon Cher Noilly ce que j’avais à vous dire,

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un mot de réponse me ferait plaisir. Je vous prie de ne pas oublier que vous possédez ce que j’ai fait de mieux. Vous comprendrez que au point de vue de ma réputation je tiens à votre collection comme si elle était mienne.