Numéro d'édition: 1896
Lettre de Félicien Rops à [Théodore Hannon]
Texte copié

Expéditeur
Félicien Rops
1833/07/07 - 1898/08/23

Destinataire
Théodore Hannon
1851/10/01 - 1916/04/07
Lieu de rédaction
[Dinant]
Date
1876/11/02
Commentaire de datation
Datation sur base de l'apostille et du cachet postal d'envoi.
Type de document
Lettre
N° d'inventaire
ML/00026/0013
Collationnage
Autographe
Date de fin
1876/11/02
Cachet d'envoi
1876/11/02
Cachet réception
1876/11/02
Lieu de conservation
Belgique, Bruxelles, Archives et Musée de la Littérature
Illustration
Lettre illustrée
Apostille
19-10 / 2 novembre 1876 / de l'Eau forte
Page 1 Recto : 1
Mon Cher Théo,
Parfait le croquis ainsi rectifié pourra passer. Je ne pourrais te dire combien de temps cela doit mordre c’est tout à fait variable il n’y a pas une seule morsure qui soit indépendante de l’état de l’atmosphère, surtout en cette saison. Cela viendra toujours bien. Prie Nys de tenir très légers les fonds. Ils ont trop mordu & comme je te l’ai dit, Ce n’était point ma coulpe.
Nys charge trop en fonds, l’épreuve qu’il m’a envoyée est un peu lourde, elle manque de souplesse. – Il faut toujours faire mordre dans une chambre chaude, les accidents arrivés à ta planche du menu auraient été évités. – En hiver, (ou lorsque l’on à peindre,) le mordant Seymour-Haden dont j’ai la formule, mordant à l’acide chlorydrique est préférable, il mord très lentement mais comme il ne donne
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pas d’effervescence comme l’acide azotique il est souvent préférable, sa morsure est bonne, un peu moins brillante que celle de l’acide azotique cependant, mais ce sont d’extrêmes délicatesses qui sont inutiles à rechercher dans des choses d’improvisation.
Vous avez dû remarquer que dans le livre assez sot d’ailleurs, sous bien des rapports, du vicomte Lepic, & dont on ne peut l’en chargier car la faute en est au sieur Raoul de Saint Arroman (!) qui l’a écrit, Lepic est de mon avis quant à l’eau-forte parisienne. – Un de mes amis, célèbre « graveur à l’eau-forte, très habile & très gentil garçon a part cela, grave tout, à la pointe sèche d’abord, – ébarbe, – repince les valeurs au burin & ce n’est qu’après cela qu’il fait mordre à l’eau-forte après avoir verni sa planche au rouleau !! Comme j’ai appris cela par hasard & qu’il m’a prié de n’en rien dire je ne vous dirai pas son nom qui ne fait rien à l’affaire, mais
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voilà où ils en sont pour la plupart. Ah la belle eau-forte « des peintres » ! libre, brillante, spirituelle, & toute de jet où es-t elle ? où s’en va-t-elle ? Voilà les Anglais qui singent la France & s’occupent de faire eux aussi « remordre au rouleau » ! Un peintre-graveur ne doit avoir chez lui ni rouleau ni burin !! Qu’il emploie tous les mordants qu’il voudra, mais que son travail soit fier & libre.
Je vais faire tirer ces « Yvoires brutaux » par esprit de réaction. – Je les faisais pour moi, mais je tiens à vexer un peu ces MMrs de la lame triangulaire.
Croquis
C’est le bitume des graveurs
Ce sont les Anversois de Paris
À Vous mon Cher ami & au galop toujours ! Helas !
Fely R
Détails
Support
2 feuillets, 3 pages, Vergé, Crème.
Dimensions
154 x 198 mm
Mise en page
Écrite en Plume Violet.
Copyright
AML