Lettre de Félicien Rops à [Théodore Hannon]

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– Merci des plantes, & transmets ces remercîments à MmeRousseau.

Mais – je ne veux point du tout que tu donnes la peine de me réexpédier les envois. Je ferai ce que MmeRousseau me Conseille : – des Numéros & des plantes fraîches ; cela fait – tu mettras les plantes audessus d’une armoire & je les retrouverai à Bruxelles quand j’irai &, j’irai toujours chaque année, – au moins !

J’ai envoyé se promener tous les héliographes et avant la lettre – avant ta lettre veux-je dire ! – Ce sont des petits ânes. Ils veulent tous faire « de la gravure » quand on leur demande des « décalques » & rien de plus ! petits ânes, – petits ânes ! Puis le bon Evely vous flanque du « cuivre galvanique » mou comme les tétons de Doche, dans lequel ma pointe « poisse » ! – Cette invention me paraissait devoir nous éviter tous les décalques – si embêtants ! – & qui perdent si rapidement la saveur des croquis – si volatile ! – Vive la pointe & l’eau forte, sans procédés ! – Tiens je viens de faire

di capo

une étude presque directement sur le cuivre, – & je t’en envoie une épreuve suivant ma promesse. Une simple morsure à plat. Je remettrai des noirs & « du piquant » après, & tu verras ce que cela deviendra.

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Je fais cela – (ces morsures à plat) d’un seul coup, pour garder des blondeurs partout. Seulement il faut un travail de pointe fort intelligent. Pas de distractions, la pointe ne peut pas aller à l’aventure, – l’esprit doit être en éveil, pendant tout le temps de l’exécution ! Aussi on est aussi éreinté au bout des deux heures ou trois heures que cela vous demande, que si on avait fait une forte séance de modèle. –

Fais moi donc quelques vers là dessus. – Je ferai dans ce caractère là ton frontispice.

La Sieste !

Voilà le titre de la « machine » – Je vais donc te graver ton « machin ».

– Si tu pars vers le 1er Septembre à Nieuport je t’accompagne, – nous passerions une forte quinzaine de réjouissement laborieux.

– N’importe dire que je ne peux même distinguer l’aristoloche Clematites de l’aristolochia longa ! c’est humiliant ! –

humiliant !!!!