Lettre de Félicien Rops à [Antoine Marlaire]

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J’ai reçu du Royal-Club une lettre, écrite de la main de Victor Rops, naturellement, dans laquelle on énumère les griefs reprochés à la bâtisse du local. Il y a des erreurs mais ce n’est pas ici le moment d’en parler. J’ai écrit à Victor Rops et à Dandoy pour les prier de fixer Dimanche prochain 13 Juin une séance extraordinaire du Conseil d’Administration ; j’y assisterai avec l’entrepreneur et j’espère, mon cher Antoine que nous arriverons à nous entendre une bonne fois et surtout de bonne foi.

J’ai un service d’ami à te demander : il me répugne beaucoup, plus qu’on ne pourrait le croire, d’entrer dans ces discussions d’argent, surtout avec des gens, ‒ deux dans le conseil, ‒ dont je suis en droit de suspecter l’honnêteté, il me répugne également de devoir rappeler ce que j’ai fait pour la Société, ‒ dont je suis, on doit l’avouer, assez tristement récompensé. Je te demande donc, puisque je ne peux assister aux futures séances du conseil, (je suis rappelé à Paris pour le compte rendu de l’Exposition de peinture que je viens de commencer dans le Mémorial Politique), je te demanderai donc dis-je de vouloir bien prendre ma défense dans le Conseil et tâcher quel l’on agisse envers moi avec la même honnêteté et la même confiance que j’ai montrées vis à vis de mes amis du Conseil d’Administration.

Je te demande cela mon cher Antoine parce que tu es un de ceux que j’estime le plus et en la loyauté duquel j’ai foi. – Armand ne le ferait pas par nonchalance et Victor Rops s’est trop vanté de faire du Conseil ce qu’il voulait pour que je n’essaye pas d’empêcher de prouver qu’il n’est pas seul au Royal-Club.

Je t’assure bien quel la question d’argent n’est pour moi que secondaire la dedans, je suis seulement attristé autant que froissé de voir de quelle façon on reconnaît les efforts que j’ai faits pour doter le Club d’un local.

J’ai donc demandé à Victor Rops la séance du Conseil pour Dimanche 13. Écris-moi je te prie mon cher Antoine l’heure de cette séance. Adresse ta lettre à Bruxelles, chez Mr Verd’hurt, 24 rue d’Arenberg Bruxelles