Numéro d'édition: 2944
Lettre de Félicien Rops à [Antoine Marlaire]
Texte copié
Expéditeur
Félicien Rops
Destinataire
Antoine Marlaire
Lieu de rédaction
Paris, 9 Passage Sainte Marie
Date
1875/03/13
Type de document
Lettre
N° d'inventaire
8807/t1/p244+8807/t1/p245
Collationnage
Tapuscrit Lefebvre - Kunel
Date de fin
1875/03/13
Lieu de conservation
Belgique, Bruxelles, Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, Archives de l'Art Contemporain
Page 244
Le 13 mars 1875
À Monsieur Antoine Marlaire
Secrétaire du Royal Club Nautique de Sambre et Meuse.
Mon Cher Secrétaire,
J’ai reçu les cinq cents francs de la dernière annuité qui m’était due par le Club net je vous en accuse réception. Nous différons de manière à voir relativement aux sommes qui me sont dues pour les intérêts.
C’est faire erreur de croîre que l’Administration de la Société a pris la décision rapportée dans votre dernière lettre. Je me suis adressé à Mr Victor Rops pour avoir des explications de ce chef, il m’a fait parvenir la copie exacte du procès-verbal de la Séance du Conseil d’Administration du 20 février 1870. Le voici :
« Sur la position de Mr Marlaire on décide que les fonds à provenir des actions placées ou à placer seront remis à Mr Félicien Rops en déduction de la somme de deux mille cinq cents francs que l’on déclare lui redevoir à cette date, sur le prix du local que l’on accepte pour le prix de 4.500 francs somme payée par Mr Félicien Rops au sieur François Antoine entrepreneur. »
Loin de décider que je ne toucherai pas l’intérêt des sommes que j’avais avancées pour la société, -chose d’ailleurs injuste au premier chef et qui n’aurait pu être décidée sans mon consentement, l’Administration a décidé que je recevrais les fonds à provenir des placements d’actions jusqu’à concurrence de 2.500 francs. Ces actions dès ce moment ont été, par cette décision, rendues ma propriété, avec les coupons attachés.
Si je n’ai pas demandé que les titres d’actions me soient remis, c’est parce que j’avais la confiance la plus entière dans l’honnêteté de l’Administration du Royal-Club, et que je ne croyais pouvoir laisser ces titres en mains de l’Administration pour que la vente soit plus facile et que je ne doive pas à chaque vente vous expédier le titre vendu.
C’est dans cet ordre d’idée que j’ai accepté cette décision du 20 février 1870.
Les intérêts me sont donc on ne peut plus légitimement dus.
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C’est afin de ne pas entraver le service financier du Club que j’ai consenti à la demande des administrations successives de la Société de ne pas exiger paiement des intérêts à chaque échéance annuelle.
Les administrations précédentes m’ont toujours promis que les intérêts me seraient payés avec la dernière annuité. J’ai deux lettres qui me font foi. Dans l’une de ces lettres le trésorier s’excuse de me retenir les dix francs de ma cotisation sur les 500 francs qu’il me fait parvenir, les intérêts restant à régler.
J’ai accordé les facilités que je voulais accorder, mais la base de mon droit reste la décision du 20 février 1870 que Mr Rops vient de me faire parvenir et dont je me rappelais les sens, sinon le texte.
Remarquez que si le lendemain de cette décision quelque protecteur du Club avait acheté des actions pour 2.500 francs, j’aurais reçu immédiatement cette somme et la Société aurait payé ces coupons d’intérêts au preneur des titres au lieu de me les payer.
Si j’ai conservé les titres, il est évident que c’est avec les intérêts !! Cela me paraît une simple question de bonne foi, entre la question de droit et de justice qui me paraît évidente et indiscutable.
J’espère donc, Mr le Secrétaire, que la Société me fera parvenir dans le plus bref délai les intérêts se montant comme vous avez pu constater par les comptes remis à 422 frs 08 centimes. –Ce qui me permettra de ne pas regretter le service que j’ai été heureux de rendre au Club en lui faisant l’avance de ces fonds.
Recevez mes compliments affectueux.
Félicien Rops
9, passage Ste Marie
60 rue du Bac
Paris
Où je vous prie de m’adresser la réponse.
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