Numéro d'édition: 2948
Lettre de Félicien Rops à [Antoine Marlaire]
Texte copié
Expéditeur
Félicien Rops
Destinataire
Antoine Marlaire
Lieu de rédaction
Paris
Date
1875/06/10
Type de document
Lettre
N° d'inventaire
8807/t1/p251+8807/t1/p252
Collationnage
Tapuscrit Lefebvre - Kunel
Date de fin
1875/06/10
Lieu de conservation
Belgique, Bruxelles, Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, Archives de l'Art Contemporain
Page 251
Paris 10 juin 75.
Mon Cher Marlaire,
Je viens de recevoir votre réponse et je m’y attendais. Du moment où on nie une question de pure loyauté, on va loin :
Je n’ai pas à fournir les procès-verbaux du Club, seule preuve de ce que j’avance, je parle des preuves matérielles, je ne suis pas gardien des procès-verbaux du Club. C’est au Club à me fournir la preuve du contraire, du moment où il nie ma bonne foi, c’est une clarté indéniable.
Je n’ai pas à juger « la conduite de M.M. Anatole et Victor Rops et ils n’ont aucun rôle à ma faire jouer. J’ai rendu service au Club et d’une façon toujours désintéressée, je réclame ce qui m’est dû, il n’y a aucun rôle à jouer en cette occurrence. – L’offre de la Commission actuelle qui est « prête dites-vous » à payer les intérêts réclamés si je lui donne les preuves qu’ils sont dus » est une plaisanterie puisque la Commission sait que cette preuve est inscrite dans ses procès-verbaux, ce n’est pas moi qui en suis le détenteur. Si c’est Mr Victor Rops qui les possède, ou si c’est un autre membre du Club, ce que j’ignore, c’est au Club à se les faire restituer.
S’il m’arrivait, à moi personnellement, d’avoir à faire à un galant homme qui m’aurait avancé de l’argent et qui m’en réclamerait les intérêts, ‒ que je croirais ne pas lui devoir peut-être, ‒ mais dont je pourrais soutenir la croyance par les preuves, je commencerais je vous l’assure, par lui payer ce qu’il croit lui être dû, sauf à lui réclamer plus tard les sommes touchées s’il y a erreur. Ce serait ce me semble une simple question de gracieuseté et de probité élémentaire, et je regrette que le Club ne comprenne pas, que s’il me fournissait plus tard la moindre preuve que je suis dans l’erreur, je suis, je crois, homme à rembourser ce que j’aurais réclamé indûment.
Du reste, Mon Cher Marlaire, j’avais même offert au Club de m’y engager, par conséquent c’était, ce me semble, un mode de conciliation bien simple et qui satisfaisait les susceptibilités de deux parties. C’était simple et honnête.
Je regrette encore une fois d’être forcé d’en agir autrement et de devoir faire au Club, ce que je n’aurais jamais cru être forcé de faire, un procès pour 422 frs qui me sont dus.
Page 252
Je suis curieux de connaître les personnes qui affirmeront au tribunal que j’ai accepté quelque convention qui me faisait avancer de l’argent au Club et accepter les actions sans intérêts !
Je n’ai rien à voir avec les discussions que MMRS Anatole et Victor Rops peuvent avoir avec le Club. – J’agis en toute honnêteté et en toute conscience parce que je suis dans mon droit et qu’avant d’user j’ai offert tous les moyens de conciliation.
Bien à vous, Mon Cher Amis,
Félicien Rops.
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