Lettre de Félicien Rops à [Léon Evely]

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Je suis désolé d’apprendre que vous ne pouvez me graver mes grands dessins pour le 20. Faites au moins ces deux ci. – Je compte bien sur tous les autres. Si vous mettez un mois ½ ou deux mois pour me livrer dles planches, nous ne pourrons plus nous entendre, Mon Cher Ami. Vous comprenez que je ne peux avec l’énorme travail que je dois faire sur vos planches, subordonner la livraison de ces planches à vos loisirs. Si vous ne travaillez pas pour moi lorsque vous aurez d’autres ouvrages à faire, je serai en plan à chaque instant. Nous voici fin novembre & j’attends les planches en retard avec impatience. ─

Je ne comprends rien (dans votre compte) relativement à la planche de la Foire aux Amours. Vous comptez I croquis, mais malheureux ! c’est une planche de la dimension du modèle que je vous avais demandé, une planche dà 5 croquis. Vous me glacez de terreur. Je ne discute pas vos prix, quaoique, vu l’hésitation du résultat, je trouve effectivement que quelques uns sont portés au maximum, ce qui ne serait rien, si j’arrivais aux dates. Vous m’avez prouvé par les Sataniques venues à leur heure que vous pouviez arriver quand vous le vouliez. – Ou je ne pourrai plus vous envoyer que de temps à autre quelques travaux où je dois compter sur les planches en un mois, c’est absolu. Songez que le Ier fév. j’ai un journal qui paraît tous les mois. Si je ne peux compter sur vous, je vais m’adresser à Arens & à Chaneyre. – Pourquoi aussi n’essayez vous pas de la morsure comme les autres qui n’étaient pas plus graveurs que vous, car beaucoup de photographes gravent eux-mêmes la première morsure. Je vous envoie une très mauvaise épreuve de Ruth, une planche biblique, gardez la bien, elle est rare. Cela n’est pas fameux comme photogravure, mais c’est gravé par le photograveur & cela me servira suffisamment. Puis c’est un bon cuivre plané permettant toute gravure. Cela se paie de 40 à 45 frs & c’est le prix fort. (Je ne parle pas des teintes, mais jusqu’à présent les teintes ne vous réussissent guère & en dehors de la plume, votre procédé n’est pas assis.

Dittes moi, Mon Cher Ami, avant de commencer l’année si je peux compter sur vous.

J’espère bien avoir du 20 au 25 l’experte & tout ce que vous avez. Je suis parti du pied droit sur votre parole : « il me faut trois semaines un mois au plus » et vous me mettriez dans l’embarras si cela ne peut se faire. Si vous m’aviez prévenu je ne vous aurais pas envoyé les dessins ! – C’est qu’ici non ne plaisante pas, Mon Cher Evely.

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Les reliefs que j’ai vus étaient en plâtre, il y a donc moule & on les fait comme l’on veut. Je ne me doute pas du procédé du tout. J’ai vu un autre procédé chez Durand, on en obtenait des dessins en relief – sans protographie, par la capillarité du mercure on dessine 2 traits avec un corps gras : on remplit de mercure & cela se bombe, puis on moule :

Le mercure c’est le rouge.

Répondez moi poste pour poste pour la Foire aux Amours, je dois la rendre après demain, je ferais faire un cliché renversé au plus vite, si vous n’avez qu’une planche de la dimension d’un croquis dont je n’ai que faire, mais jamais je ne vous ai dit de faire cela en petit !!!!! Jamais ! C’est pour le The Brayon de New York, un journal énorme ! Vite une carte postale s.v.p..

Et dites moi bien Mon Cher Evely si je peux compter sur huit à dix planches par mois, exactement ou je suis forcé d’aller ailleurs. ─ _________

Pour le Faune, la Sieste, & la Dentellière, j’accepte vos prix forts, si cela est présentable, sinon nous baisserons – c’est tout naturel, n’est ce pas ? Il faut que je puisse me servir des planches sans avoir plus de travail que si rien n’était dessus.