Lettre de Félicien Rops à [Léon Evely]

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Je n’ai plus de papier à lettre & je vous écris au galop de course sur des chiffons de papiers, Mon Cher Evely. Je mets à la poste aux colis postaux 7 clichés sur gelatine. Gravez moi vite vite cela. Il y a deux de ces clichés qui ont un peu collé sur le papier blanc dans lequel le photographe me les a expédiés. Accusez moi réception & dites moi si cela se gravera bien ‒Adressez votre lettre aux Jolinets Maison Leclercq à Bièvres (Seine & Oise). Expédiez les cuivres : 17 Rue Drouot s.v.p. Je compte sur vous pour le 2 octobre sans faute ou il n’y aura pas moyen de nous entendre. Votre procédé est déjà bien lent ! Si vous le ralentissez encore nous n’y sommes plus ! ‒

Je vous donnerai 25 croquis pour les 7 planches cela vous va-t-il ? ‒ ? – Mais vous me pousserez les planches autant que vous pourrez les pousser ! ______ Du reste toutes les planches qui ne sont pas à la plume doivent être poussées le plus que vous pouvez. Allons, en marche, songez que j’ai un portefeulle de 3 à 400 croquis qui ne demandent pas mieux que d’aller vous remplir votre album !! Mais il faudra donner des coups de chien ! Nous ne faisons que cela ici !!!!

Ne connaissez vous pas à Bruxelles un amateur qui veut donner 300 frs d’un dessin de moi fort léger que vous avez vu : le Sartan créant les monsttres, il ne m’appartient pas, mais il y a un brave garçon qui veut le vendre ce prix là & qui me l’a échangé contre des peintures fort belles il y a un an. Il ne peut le vendre ici à Paris pour des raisons fort particulières que je vous dirai car je vous le porterais moi-même ce dessin.