Lettre de Félicien Rops à [ Boyer d'Agen]

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Je reçois à l’instant Monsieur, à la fois, votre remarquable livre, que je connaissais déjà & que je trouve un des plus âpres & des plus curieux de ces derniers temps, – et votre article initial. Je vous remercie de l’honneur que vous voulez me faire & je vous en suis grandement & très sincèrement reconnaissant, mais mes amis le savent, je fais très peu de cas de ce j’ai produit jusqu'à ce jour. Et cela sans modestie feinte, l’hypocrisie de vanité me semblant le pire des vices. Il a fallu pour que le gros « Catalogue » de l’œuvre de Rops » vint en lumière, que toutes les manies & les enthousiasmes du Collectionneur se trouvassent réunies dans l’âme de Rodrigues. Il n’y a pas s’en inquiéter. J’en ris dans « mon moi » ! Il n’y a pas « d’œuvre ». Il n’y a là que des spermatozoaires glissés le long des cuisses de la Muse dans des mièvres tentatives d’accouplement. Il n’y a qu’a passer l’éponge sur tout cela.

Voulez vous venir en causer avec moi demain ? De 9 à 11 heures du matin & de 1 à 4 heures, je serai chez

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moi ; demain Samedi 3 Décembre.

Je vis aux champs presque toute l’année. Je n’ai à Paris qu’un grenier pour y recevoir mes modèles, & pour y imprimer mes eaux fortes. Votre livre & votre lettre sont venus m’y rejoindre, voilà pourquoi je n’ai pu vous répondre par retour du Courrier. Puis j’arrive du Canada, & je suis en plein déballage. Vous m’excuserez de ce manque d’exactitude & de politesse.