Lettre de Félicien Rops

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Je suis si désespéré de ne pouvoir me rendre à votre si cordiale & si charmante invitation, que je n’ai pas même le courage de m’excuser. J’écrivais à Léon Dommartin que je serais Lundi à Bruxelles, et une heure après le départ de ma lettre il me tombait cette tuile que Dieu tient en réserve pour moi spécialement. Un de mes amis – avec lequel je fais un livre, idiot d’ailleurs est dans son lit avec une fièvre scarlatine & il faut que je le remplace partout, où l’on imprime où on colorie mes horreurs de dessins, grognant contre les uns & les autres. Vous croyez que c’est tout : le bouquet arrivait. Melle Isenay chez laquelle Clairette est en pension me fait savoir que ma mignonne fillette est assez gravement indisposée, elle a une forte bronchite, & d’une minute à l’autre je dois me préparer, – moi qui suis en plein dans ce désagréable coup de feu

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de la bâtisse de ce bouquin, – à partir pour Douvres au premier signe ! Tout cela est si irritant que pour un rien je donnerais ma démission d’homme !– Et ce qu’il y a de plus ridicule c’est que nos amis vont être persuadés que je prends un prétexte pour ne pas faire ce voyage de Belgique. Comme si l’on prenait des prétextes pour se rendre malheureux ! Tout cela est bien grossier aussi, ! Vous êtes si bonne & si charmante pour ces être aussi fantastique que j’ai l’honneur d’être, que je ne sais comment vous dire que je ne mérite pas même que vous m’invitiez jamais !! dussé-je vivre cent & onze ans comme Herremans. Comment pourrai-je réparer tout cela ! Ne faites pas mes Compliments à nos amis, je les hais pour tout le plaisir qu’ils vont avoir en votre bonne compagnie. Dites seulement à Mme Ritter à Melle votre sœur & à Mlle Gillard & un peu à vous aussi n’est ce pas que je suis le plus ennuyé des hommes. Je vous prie encore de n’avoir indulgence pour la Providence lorsque vous la rencontrerez.