Numéro d'édition: 3301
Lettre de Félicien Rops
Texte copié
N° d'inventaire
1999/A/392
Collationnage
Scan
Date de fin
2024/12/26
Lieu de conservation
France, Paris, Fondation Custodia
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Page 1 Recto : 1
Vendredi
Ma Chère Madame, & Chère et belle Amie ne venez pas demain, venez Mardi ma Chère & belle Amie. Vous savez quand je suis allé prendre mes trois dessins que j’étais enrhumé comme un ténor. Cela n’a fait qu’enrouir & à 6 heures je parlais par signes. De là, fièvre, « incapacité de travail » & ce n’est qu’aujourd’hui que j’ai commencé à graver les dessins ! – Mardi ils seront à votre disposition. Je serai à l’atelier jusqu’à cinq heures moins ¼. Les trois dessins et les eaux fortes vous attendront & moi itou. Dites bien à notre ami Cyprien en lui serrant la main, que je suis bien heureux de son aimable proposition & que je vais en profiter avec indiscrétion après le nouvel an, car jusque là je suis en prison ! – carcere duro !
Ci-Enhaut c’est la Colère un croquis que j’ai fait au galop d’après un modèle qui était furieux de l’absence de feu dans mon atelier & qui ôtait ses bottines en jurant. Il faut savoir faire servir la vulgarité à l’expression du sublime » a dit un cuistre ! Et il y a des nuits ou je me trouve sublime, le jour cet opinion tombe ! Vu Mendès hier dans un souper : Je trouve qu’il a l’air d’un vieil archange qui aurait été flanqué par Dieu à la porte du Paradis pour avoir voulu vendre des cartes transparentes & des « pommes lorgnèdes » aux Saints apôtres ! N’est ce pas ?
À vous bien de vrai cœur. – car j’ai deux cœurs ! – un vrai & un faux auquel je mets un nez de carton & même une feuille de vigne pardessus.
– votre
Félicien Rops
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