Lettre de Félicien Rops à [Rosa ]

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Ce bout de lettre va vous étonner, puisqu’il n’y a pas une heure que j’étais chez vous, au milieu de vos tableaux. C’est qu’il me semble que je ne vous ai pas assez dit le plaisir que j’ai eu à les regarder.

Vous rappelez vous votre noviciat de Bruxelles, chez ce très grand peintre qui s’appelait Louis Dubois dont les marchands rachètent maintenant les toiles à prix fort, & qui est mort d’être né trop tôt ?

Je vous vois encore avec votre tête fine & vos yeux chercheurs de lumière. Vous brossiez avec rage & d’une main virile, une étude plus grande que vous, qui faisait présager l’artiste que vous êtes devenue Outre le « Don » cette chose que rien ne remplace, vous aviez la volonté, le courage, l’amour du vrai, toutes les qualités que vous avez gardées, & que j’ai été heureux & charmé de retrouver là, tout à l’heure, dans vos toiles vibrantes de couleur & de vie. Peu de gens sentent autant que vous l’âme mystérieuse des Choses. La Nature & la Terre vous ont parlés. Beaucoup : des plus Hauts, & qui

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ont de hautes oreilles cependant, n’ont jamais entendu ces voix. Vous avez été parmi les Privilégiés & les Heureux de l’art. –

Vous avez raison d’en appeler à ce grand Juge : le Public.