Le Carnaval… Une période de l’année faite de couleurs, farandoles et cotillons. À défaut de pouvoir profiter de ces festivités, ce sont des confetti’s de mots et serpentins d’humour ropsiens que nous vous proposons.
Binche et son incroyable Carnaval avait déjà à la fin du 19ème siècle la réputation qu’on lui connait aujourd’hui. Rops participait avec plaisir aux festivités, invitant ses amis à l’accompagner (ici, son ami d’enfance Victor Hallaux, dit Coco) :
« J’irai à la Noël et là je me dédommagerai et puis le carnaval arrive Binche nous attend c’est là que nous nous amuserons plus que des dieux, qui du reste ne doivent pas beaucoup s’amuser à entendre éternellement chanter, le Gloria tibi dimine et autres gaudrioles du même genre. »
Pour lire l’entièreté de la lettre : n° d’éd. 1356
Sa ville natale est également lieu de fête à cette période de l’année. Rops décrit ce moment de divertissement avec ses amis artistes avec beaucoup d’humour et de tendresse :
« Le carnaval de Namur était féérique : la cavalcade se composait d’un Espagnol embêté et le bal se composait de notre cher capitaine Dandoy en costume de pierrot – coquet – il m’a rappelé la tante. – Dubois a failli en avoir un épanchement de lait et en était comme une petite folle »
Pour lire l’entièreté de la lettre : n° d’éd. 2974
Mais en dehors des masques et cavalcades, le carnaval est surtout un moment d’excès gourmant. En effet, traditionnellement, cette période de l’année marque la dernière occasion de célébrer les aliments gras et autres boustifailles avant le début du Carême. Rops et son ami belge Armand Dandoy ne s’en sont pas privés :
« C’est demain Mardi-Gras. Ne viendras-tu pas faire un tour au Théatre de la Monnaie ? Cependant je préfererais que tu puisses venir Dimanche prochain, Nous ferions ensemble notre grand Carnaval comme au bon temps & nous souperions ensemble. »
Pour lire l’entièreté de la lettre : n° d’éd. 0858
Ce moment d’opulence sera illustré par Rops dans sa lithographie au nom explicite : Mardi gras. Elle sera publiée dans le journal de l’Uylenspiegel du 10 février 1856. Boissons et femmes s’ajoutent à la gourmandise, péchés capitaux souvent mis en lumière par Félicien Rops.
Avant que « les “Grelots du Carnavalˮ [ne] “cess[ent] de tinterˮ » (n° d’éd. 0602) pour laisser place au Carême, toute l’équipe du musée vous souhaite une belle semaine de Carnaval, composée de gras et beaucoup de douceur en ce froid hivernal