En 1874, Félicien Rops part en Scandinavie (voir focus #11). Cette aventure nordique nous donne l’occasion d’évoquer l’un des derniers développements du site ropslettres.be : la publication de diverses productions littéraires de l’artiste ainsi que l’édition des lettres publiées de son vivant. Cette diversité dévoile un nouvel aspect du Rops-écrivain. C’est à cette découverte que nous vous convions à travers l’épisode du voyage en Scandinavie.
Pour pouvoir se lancer sur les routes du Nord, il signe un contrat avec Léon Bérardi pour être le correspondant du journal L’Indépendance Belge lors d’un congrès de préhistoire.
« Je vous expliquerai plus tard et longuement comment il a fait que j’ai roulé 600 lieues en steamer, en chemin de fer, en poste et en charrette norvégienne pour venir ici échouer au pied des Dofrines, les Pyrénées de la Nordland, avec ma boîte à couleurs. ─ Ce sont les mystères du hasard. », écrit Rops dans une lettre à son éditeur Poulet-Malassis.
Pour lire l’entièreté de la lettre : n° d’éd. 3492
La première chronique de Rops parue dans L’Indépendance retrace ses impressions personnelles sur la Scandinavie et le début du congrès. Nous y retrouvons sa plume caustique au style politiquement incorrect :
« Ils [les congressistes] encombrent les gares, trainent après eux les créatures grotesques et passives qui les aident dans leurs travaux, se dévouent à la reproduction de leur sous-genre, et sont d’ailleurs presque tous d’un préhistorisme incontestable ».
Pour lire l’entièreté de la lettre : n° d’éd. 3556
Sa verve n’a sans doute pas dû plaire au journal puisqu’il dira dans une lettre à Charles Henri Tardieu, journaliste à L’Indépendance :
« Pourquoi, Diable me fais-tu faire des chroniques suédoises fantaisistes comme tu me les a demandées, pour ne pas les insérer ? – Tu aurais dû me prévenir que je devais copier simplement le bulletin imprimé des séances & vous l’envoyer sous bande. – À toi & sans rancune. 2531″
Pour lire l’entièreté de la lettre : n° d’éd. 2531
Outre ce contrat de journaliste rapidement avorté, son voyage dans le Nord va l’émerveiller, laissant sa plume poétique reprendre le dessus quand il s’adresse à son ami Gouzien :
« Brusquement j’ai été poussé par la Providence sur le pont de bateaux à vapeurs fantastiques, traversant des mers sinistres, dormant sur le pont des sus dits bateaux entre deux anglaises histériques & trois Américaines flirteuses, que je me suis réveillé à Copenhague, que je me suis réembarqué pour Malmoë, que j’ai vu des lacs grands comme ta Bretagne entière, et des sapins vieux comme Arsène Houssaye ; – que j’ai peint entouré de quarante albinos épatés, des vues de lieux que l’on ne voit qu’en rêve, & que me voilà t’écrivant comme une personne naturelle une lettre au “Groot gasthausˮ de Stokholm »
Pour lire l’entièreté de la lettre : n° d’éd. 2148
Dès à présent, découvrez d’autres productions de Félicien Rops, dont les lettres à son éditeur Poulet-Malassis, publiée au Mercure de France en octobre 1933 (n°d’édition : 3490-3507).