Lettre de Félicien Rops à [Joséphin] Péladan. [Paris], 1893/03/25. Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, II/7043/66
Page 1 Recto : 125 Mars 1893Mon Cher Péladan,Il vous faut bien m’excuser de ne pas vous « avoir écrit » comme je vous l’avais dit. – Je vous dirai que depuis quelque chose comme un an et même un peu plus, je ne vis guère ! Une maladie d’yeux m’a plongé tout vivant dans les enfers du Dante, – section des Désespérés ! J’ai éprouvé toutes les affres par lesquelles l’horreur de la cécité peut plonger un homme qui tire ses grandes voluptés des yeux, et dès que je sens se manifester dans ma vue quelque trouble anormal, j’en tremble plus que de raison, j’en gagne une peur enfantine, & je fuis tout travail, même l’écriture ! Je voulais aller vous voir pour vous serrer la main, vous expliquer que le résultat de mes souffrances, et leur conséquence, était la viduité complète de l’atelier, et l’impossibilité de prendre part à votre exposition, – à mon grand regret ! En effet tous les artistes, je ne dis pas tous les peintres, vous doivent féliciter pour l’excellente idée de cette exposition « idé