Lettre de Félicien Rops à Inconnu. Paris, 1890/06/18. Province de Namur, musée Félicien Rops, APC/27194/51
Page 1 Recto : 1Paris le 18 juin 1890.Mon Cher Vous êtes certainement le plus aimable des Camarades, & moi j’ai reculé les bornes du mufflisme. Je suis dans une disposition d’esprit qui me ferait me couper une jambe pour amuser l’autre. J’ai « la crise », & je traverse des heures lourdes, misanthropiques & misogamiques. Je sens que je n’ai rien fait de bon ni de bien, & je me reproche les jours sacrifiés « a l’Art ! » Quelle brute je fais ! Chercher à dessiner des femmes ! Comme si les femmes étaient faites pour être dessinées. Elles sont faites pour être aimées ! tendrement violemment, pieusement ou rageusement, et Dieu du haut de son balcon d’azur a dû « rigoler » comme dit MmeVarin, ma concierge, en me voyant, anachorète du crayon, prendre un morceau de papier virginal comme mes intentions, et tâcher de dessiner les reins puissants ou les divines maigreurs ! Et tout cela pour ne rien faire qui vaille ! – Il faut que cela change cet art là, ou j’y creverai ! Je vois « plus oultre » e