Lettre de Félicien Rops à [Eugène] Rodrigues. s.l., 1886/09/15. Province de Namur, musée Félicien Rops, Amis/RAM/82
Page 1 Recto : 115 sept. 1886.Mon Vieux Rodrigues,Tu as dû me maudire, & me vouer aux Furies, moi j’ai fait à peu près la même chose, & je me suis envoyé fortement à tous les diables !! Je viens de passer un mois atroce, & cela menace de continuer ! Je ne t’ai pas répondu parce que je me fichais de tout ce qui touchait à moi, & à mon art. Figure-toi qu’à l’heure où je t’écris, je suis encore, – & cela depuis un mois, à peu près, la jambe étendue sur une chaise dans la position qu’Hogarth affectionne pour représenter dans ses dessins la fin des mauvais sujets. Depuis un mois un chirurgien féroce, : le féroce Chavassu, – hein ? quel nom ! me coupe dans le doigt m’en entrait tout ce qu’il peut, me bistourise, me scalpèle, sous le prétexte que si je ne me laisse pas faire, il faudra en arriver à me couper le pied gauche ! un pied quePage 1 Verso : 3Chevassu regarde avec mépris, comme un pied auquel j’ai tort d’avoir la faiblesse de tenir, si gauche qu’il soit ! Juge de ma belle humeur ! Et