Lettre de Félicien Rops à [Juliette] [Adam]. s.l., 1860/00/00. Province de Namur, musée Félicien Rops, Amis/LE/012
Page 1 Recto : 1Madame,Ce matin il faisait du brouillard ; je déteste deux choses : les avocats et le brouillard, – je suis sûr que vous détestez le brouillard, vous qui avez encore dans les yeux des rayons du soleil italien ; – il faisait donc du brouillard et cependant j’avais une idée rose : c’était celle de vous écrire ; – je vous vois d’ici : vous secouez la tête d’un air mutin qui vous va à ravir, vous faites vos grands yeux et vous courez à la signature : vous ne me connaissez pas ! –« Quel est ce mystère ? »comme l’on dit dans les Opéras-Comiques. – Que voulez-vous, Madame, – il y a dans ce bas monde d’étranges choses et de singuliers hasards : Dieu qui a créé le monde pour sa distraction personnelle, doit quelquefois s’amuser beaucoup ; je suis sûr que l’idée qui fait écrire une lettre à une inconnue par un inconnu doit lui paraître assez drôle, – j’aime beaucoup trop Dieu pour le contrarier dans ses petits plaisirs, d’autantPage 1 Verso : 2plus, qu’entre nous, le Paradis me f