Lettre de Félicien Rops à [Léon Evely]

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Merci de la réponse. – Comme je vous avais dit que ces croquis étaient votre propriété, vous auriez pu parfaitement croire qu’il y en avait que vous pouviez emporter sur l’heure ! Cela pouvait arriver à moi comme à vous. Je vais vous renvoyer les planches o[ù] l’on doit ajouter du Cuivre.

Pour le vernis mou : un tiers du bon suif, (d’autres, certains « anciens » mettaient du saindoux,) dans deux tiers de vernis noir en boule.

Ces fomules se trouvent d’ailleurs dans le manuel-Roret, du graveur dernière édition, avec foule d’autres formules qui vous seraient très nécessaires. Entr’autres des formules de mordants secs à l’article je crois : gravure au lavis. – Il faut acheter le volume.

– Mon Ami, ce que je cherche ce qu’il faudrait trouver avant tout pour un bon photograveur, croyez moi ce sont deux choses dont ils ne se préoccupent pas, en routiniersqu’ils sont ; – parce que les graveurs qu’ils

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emploient & qu’ils paient fort cher, ont intérêtà les laisser barboter dans l’ornière ; – c’est : 1° Un vernis mou blanc <plutôt> : transparent soit en mêlant comme je l’essaie, de la glycérine au vernis blanc en boule, (sans résultats satisfaisants !) ou en cherchant autre chose dans ce genre là, parce que pour la retouche de grain ce serait divin! Une planche <ratée> comme le Faune, serait recouverte d’argent – avec du bleu d’argent pur, puis recouverte de vernis mou blanc transparent (à trouver) on recouvrirait d’un calque végétal & l’on remettrait où l’on voudrait, avec la forceque l’on désirerait un grain, au crayon ! – En passant simplement un grain au crayon (comme si vous usiez la pointe d’un crayon sur du papier, vous arriveriez à tout. Sans secours de graveur. – Car le vernis mou brun a deux défauts : il empêche – même sur l’argent – de voir le dessin à travers un calque, – puis l’acide mord à travers le vernis blanc mou brun lorsqu’il y a des travaux premiers en dessous un peu forts.

2° Des mordants secs à mettre au pinceau soit à base de sel ammoniac d’oxide de cuivre, de clhorates etc etc voir avec des véhicules quelconques soit inoffensifs comme la Vasseline ou le sirop de vieux miel, soit acides comme l’acide Chromique ou l’acide azotique chargé d’argent.

Voilà ce qu’il y a a chercher. Agissez de votre côté, moi du mien, vous me direz loyalement ce que vous trouvez comme moi je vous le dis & je vous le dirai sans en parler à d’autres. Je travaille beaucoup tout cela.

Comme l’acide azotique prend mal sur l’argenture ainsi que l’acide à base d’acide Chlorhidrique, on peu amorçer la morsure sur argent avec du Bi-chromate de Potassium qui prend merveilleusement sur l’argent. Faisons nous une aillance de recherches. Vous voyez que je ne suis pas cachotier, de mes petits secrets. Des secrets des autres c’est différent.

– Je sais où il y a une eau forte de la Dame au Carcel, 2e État. Je l’aurai pour vous, si on me fait un prix acceptable. C’est une retouche au vernis mou brun. mais ce vernis a encore piquédans le premier travail ! puis j’ai du retoucher à tâtons, avec points de repère, toutes choses fort ennuyeuses & qu’un bon vernis blanc mou transparent <éviterait>. Au besoin ce vernis transparent mou, pourrait être posé d’une façon liquide. comme le vernis blanc transparent, mais pas mou, liquide de Lamour.

<la glycérine empêche la dissication des vernis.>

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Tout cela est trouvablece me semble ! Ce n’est pas aussi difficile que de photographier le bourguemestre de la planète Mercure !

Peut être qu’en prenant pour base le vernis blanc liquide de Lamour et en y ajoutant des cochonneries. qui le maintiendraient mou, y arriverait-on ! Enfin il faut y arriver !!! ou nous sommes tous deux des crétins infects, comme les autres ! Nom d’un Daguerre !!

Envoyez moi « plancher » Mon Cher Evely, le plus tôt possible, pour réparer les trous des planches qui manquent des quatre fers ici. – Il faudra me refaire très pâle la Buée d’Automne n’est ce pas ? – Nys vient demain, nous tirerons deux planches non tirées : l’Impudence & Seule. Dans nos coups de feu cela a été oublié. Je vous en enverrai des épreuves.

Et sur ce Mon Vieux Copain je vous souhaite. bon vernis mou transparent, bon mordants secs & des grains comme dans la Beauce, la province de France la plus fertile ! Et vous verrez que si le Diable me prête vit, (les couilles je les ai !) l’album Evely sera gros en 1885. Bonne année donc, & à bientôt. Nous allons travailler, hein ? Les Diaboliques vont à l’Exposition des XX en Février. Mais dans quelques jours vous recevrez la Guillotine & les croquis. Puis la presse. le 15 elle quittera Paris.