Lettre de Félicien Rops à [Octave Uzanne]

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depuis que je t’ai quitté ou à peu près, je suis la proie d’une « fièvre maligne » comme eut dit MrDespréaux, qui consume comme mal d’amour. Congestion Cérébrale en diminutif. – On m’a posé des sinapismes aux jambes, & aux poignets, & cela va un peu mieux. Je me suis levé aujourdhui tout grand, & je me traîne jusqu’à la Bourse & je t’écris ceci devant une imitation de bas-relief de MrAbel de Pujol dans laquelle il y a un lion qui ressemble à Dommartin qui écrase un Serpent de l’Envie qui ressemble à Albert Wolf.

– La Dame au Pantin est belle comme tout ! Si belle que Rodrigues veut accaparer le croquis. Je ne lui ai pas dit pour qui c’était la machine, les bibliophiles sont bavards jusqu’à cent & vingt ans comme le bon Lacroix. – Il faudra que nous allions ensemble à la première de Villiers dit de l’Isle-Adam, je vais demander des places à cette bonne fessière de Doucét – Pour notre Madame au Pantin, voici : Je serai chez toi demain matin avec la belle dame ; – de là chez le photographe, & je n’ai plus qu’à la remettre à la dimension, ce qui est l’affaire de deux jours au point où elle en est. Si je n’allais pas mieux, (car de ce pas je vais aller me recoucher), & si je ne pouvais aller demain matin chez toi c’est toi qui devrais passer alors rue Drouot dans – l’après midi . J’irais dans l’après midi jusqu’à l’atelier & je t’y attendrais. Il y a deux ou trois questions de détail qui demandent une solution. Entr’autres le fameux chapeau qui ne me sourit que tout juste. Tu verras cela.