Lettre de Félicien Rops à [ ]

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Je viens d’écrire à Goethals à l’instant à propos de la Société. Il a écrit à Evenepoël une lettre pour le prier, – ce que je trouve un peu raide, me sachant à Paris, – d’aller chez Cadart pour lui demander ses conditions d’éditeur & s’il voulait représenter la Société. Evenepoel embêté de cette commission grotesque puisque je suis là, puisque je ne crois pas avoir donné ma démission de directeur, est venu me trouver ne voulant pas se présenter sans moi chez Cadart, puisqu’il sait que j’ai toujours été vis à vis de ce dernier & vis à vis des artistes le représentant de la Société. Ce n’est certes pas de ma faute si l’incurie sans nom de l’administration a tout fait avorter, – j’ai tenu à faire « voir » à Evenepoel, à lui faire toucher du doigt les plaies, & à lui montrer combien mes réclamations étaient justes. – Depuis le mois de juillet il ne m’a plus été envoyé une seule épreuve à Paris,

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je n’ai pas même reçu une seule épreuve de ma dernière planche.

Les artistes Montefiore, Desboutins &c &c ne recevaient aucune notification de l’acceptation ou de la non acceptation de leur planche. Desboutins a qui Evenepoel parlait hier lui disait combien il avait été vexé contre moi, de mon impolitesse, ne recevant pas même le no dans lequel sa planche paraissait, il ne savait pas même qu’elle fut parue ! – Je devais recevoir chaque mois les épreuves des planches qu’on envoyait, & cela n’était guère une forte besogne que de m’expédier où je me trouvais et dans tous les cas à mon domicile à Paris où on me les aurait fait parvenir, ces épreuves afin que je sache au moins à quoi m’en tenir, – rien. Voilà la situation qui m’était faite & qui n’a été faite ici. Du reste je donne tous ces développements à Goethals & je te prie de lui demander de te faire lire ma lettre, – c’est plus simple

J’ai eu un nouvel accès de goutte il y a une dizaine

de jours. Je t’écrirai plus longuement dans quelque temps je suis très pressé d’ouvrage, j’ai bien des choses à te dire mais j’ai peu de temps devant moi & j’ai un ouvrage très urgent à faire. J’ai brossé hier ou plutôt égratigné sur cuivre

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un bout de croquis que je t’expédie. J’en ai deux comme cela. Si cela est « digne de la Société » je suis prêt à les porter à l’aciéreur & à te les faire expédier.

J’écris à Louis Dubois. J’ai été très heureux de la vente du petit tableau. –

À propos de la Société je m’oppose formellement à ce que l’on paie les artistes avant que la Société ne soit dissoute, c’est contraire au réglement, & nous ne devons rien faire qui soit contraire au réglement sans une révision ou une dissolutionc’est une question d’honneur & de bonne foi.