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J’ai été si ennuyé depuis deux mois que je n’ai pas eu le courage de répondre ni à ta lettre ni aux bonnes paroles que m’adressait Caroline. J’ai été très malade Mon Cher Vieux, si malade que je n’ai eu d’autre ressource ne pouvant me faire soigner chez moi que celle d’aller demander des soins à une administration à laquelle je croyais ne devoir jamais m’adresser. L’isolement fait de ces choses. J’ai eu une congestion du cervelet, et j’ai souffert pendant trois semaines comme un enragé. Il me semble que je n’avais jamais été malade avant les tristes jours que je viens de passer. Enfin me voilà, debout, assez bien portant quoique souffrant encore. – Je t’écris ce petit mot pour te dire que demain Samedi j’irai vers onze heures chez toi, & je te demanderai à dîner ; je crains que tu ne sortes de la matinée c’est pourquoi j’envoie ce mot avant moi. J’arrive donc tout à l’heure.
À bientôt À toi À vous
Félÿ