Lettre de Félicien Rops à [Eugène Rodrigues]

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Dans huit jours sans plus,le 15 je serai à Paris et je t’enverrai une épreuve de la planche, tirée par Nys. Je ne peux rien faire avec cette épreuve de Arents, sèche comme un coup de trique. Je ne sais pas ce que cela donne ! Je vais, je le sens couvrir ce cuivre de travaux supplémentaires inutiles. J’aime mieux suspendre ce travail et l’achever rapidement dans huit jours. Cela donnera un résultat. Je suis depuis hier, – depuis hier seulement débarassé de mon indisposition. Avant hier j’étais encore au lit, me tordant dans d’inexplicables & atroces coliques. Je crois qu’il y a du néphrétisme là dedans. Les médecins à veaux, à bœufs, & à Bretons qui m’apportaient leurs obscurités, n’y comprennent rien, naturellement ; ces vétérinaires étaient prêts, il y en avait deux !! étaient plutôt disposés à me recommander la neuvaine à St Coulomb ou Coulomban, qu’autre chose ! C’est le grand saint du pays et il guérit tout, jusqu’aux hémorroïdes pour lesquelles il est fameux. Je suis maigre comme un jour de jeune, et mes gilets pourraient me servir de manteaux. En attendant voilà vingt jours de vacances, bien

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mal employés !

– Je n’insiste plus pour ton livre, tu es buté, et tu n’as pas confiance ce en quoi tu as réellement tort. Je te repète encore une fois, Mon Cher Vieux, que tu ne m’as dit, que très tardivement que tu voulais paraitre cette année-ci, car lorsque tu m’as remis les épreuves, en couleur d’essai, il n’en était pas encore question, sans cela même en dehors de l’amitié que je te porte et qui me fait m’intéresser à tout ce que tu publies, j’étais trop directement en jeu pour ne pas faire de très grands efforts pour que ton livre soit hors pair, et offre un intérêt par des planches spéciales qu’il ne pourra offrir.

Voyons mets moi à l’essai. Si je te fais tout de suite une trentaine de croquis comme les derniers et inéditsconsentiras-tu a attendre les autres dessins que je veux te faire aussitôt rentré, & dont le frontispice ?. Je t’assure que cela sera fait et que tu n’auras qu’à t’en louer. Je sais ce que je veux faire, & seul je le sais et seul je le peux.

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