Lettre de Félicien Rops à [Léon Evely]

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Il ne s’agit pas de me livrer des planches mais de faire les reproductions que vous tiendrez prêtes& que vous m’enverrez dès que vous aurez reçu les croquis donnant donnant. Je ne peux avoir avant un mois les dessins qui sont entrés hier en gravure pour le compte de Lemerre & de Monnier les éditeurs.

Ce n’est pas moi qui grave ces planches & je ne peux donc rentrer en leur possession avant l’exécution de la gravure.

Il n’a jamais été convenu entre nous que Vous ne commenceriez pasde reproductions avant achèvement de compte qui du reste n’ont jamais été en retard – (au contraire) – que parce que je tiens à vous donner les Diaboliques& la Peine de mort qui je vous le dis sont à la gravure.

Du reste je n’ai ni le temps de vous laisser le dessin en couleur de Mlle de Maupin, ni le dessin de Camuset,.

(ce dessin ne me regarde pas & ne

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regarde pas mon compte. Il vous sera payé par Mr Camuset, àréception, 50 frs.

Demain mon fils qui part de Paris aujourdhui ira vous porter le dessin de Mr Camuset & le dessin de Mlle de Maupin. Si vous voulez les faire, vous le lui direz – & vous les garderez trois jours Sinon, nous en resterons là. –

Seulement si vous ne voulez pas faire l’un, il est inutile de faire l’autre remettez les tous les deux à mon fils. – Les photograveurs pleurent sur le pavé de Paris, & pour 60 & 75 francs font des planches comme l’experte en dentelles qu’ils livrent en dix jours. Petit de Vaugirard vient d’en faire une de « cette taille » < (crayon) quant aux reproductions plume cela va de 20 à 40 frs vous voyez que cela ne vaut pas la peine de s’en passer> pour l’Album du Cercle Vicieux qui a couté 65 francs. Dix croquis de moi se vendent 250 francs. vous voyez que j’y gagnerai quelque peu. Conquet prend tous mes croquis par contrat si je veux.

Donc à prendre ou à laisser, net. Le vingt, Avril – peut être avant, je rentre dans mes dessins & je vous les envoie. Je travaille d’ici là à des choses qui m’absorbent tout à fait & me prennent tout mon temps. impossible de vous retoucher d’autres

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croquis dans ce moment. –

Si vous acceptez d’ici au 15 avril vous recevrez six dessins à reproduire. Vous ne me livrerez pas de planches, pas plus que je ne vous ai demandé de me livrer La fleur Lascive & les Dévotions de Mr Roch sans croquis. –

– Et recommencez s.v.p. le Faune qui est absolument nul& tenez le prêt je vous prie pour l’envoi des dessins. Même jeu pour la Buée qui est absolument trop mordue & me donnes une machine horrible et boueuse, comme vous l’avez vu & comme vous en êtes convenu vous même.

Voilà Mon Cher Evely, ce que j’avais à vous dire, si vous ne voulez pas me faire les reproductions que je vous demande avec la rapidité que les propriétaires des dessins me forcent à vous imposer en me l’imposant à moi-même, écrivez le moi & dites à mon fils que vous regrettez beaucoup de ne pouvoir faire ces reproductions & remettez lui les deux dessins celui de Camuset & l’aquarelle de Mlle de maupin ? Nous n’en

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resterons pas moins bons amis,. comme par le passé, mais nous en resterons là des reproductions.

Car je ne vous aurais pas rappelé par délicatesse que sur les cuivres que vous avez faits pour moi il y en a une a une bonne moitié si pas plus dont je ne ferai absolument rien tellement ils sont défectueux. Cette circonstance que vous ne devez pas ignorer aurait faire descendre sur votre front un rayon d’indulgence modeste, d’autant plus que cette indulgence n’était que momentanée. – Si vous doutez je vous enverrai la liste des planches que j’emploie & que j’emploierai & la liste de ceux qui sont bons à revendre à l’auvergnat du coin comme vieux cuivre. & que je vous renverrai si vous voulez.

Je ne vous ai pas fait recommencer ni Premier pas – ni Seule, ni les compagnons de Box ni la Genèseni le Satan créant les monstres ni un fort paquet d’autres planches absolument bonnes à mettre au rebut & que pour preuve je tiens à votre disposition comme vieux cuivre après en avoir tiré trois épreuves. – Vous voyez que j’ai un fort déficit & que j’ai payé vos essais sans sourciller. J’aurais très bien pu vous renvoyez des planches dont je ne pouvais faire usage.

Je ne l’ai pas fait. J’ai donc quelque droit ayant « essuyé les plâtres » d’invoquer le rayon susdit. Il est bon d’être « regardant » comme on dit dans notre belle patrie mais avec douceur.