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Je vous écris par train-éclair pour vous envoyer la singulière lettre que m’a fait parvenir le nommé Edinger. Je dois vous dire que avant hier, Lundi matin j’avais reçu la visite de MrEdinger & de son associé. Nous étions convenu de tout : que je leur donnerais vis à vis de 250 frs, (vous voyez que pour vous j’avais encore baissé mon prix) livraison d’une planche, – la femme à la devise St Augustienne, – composition modifiée & augmentée. Je m’étais mis à l’œuvre & comme il arrive toujours en ces occurrences, au lieu de refaire le dessin & de le modifier je faisais une nouvelle planche. Tout cela est arrêté. Notez que j’avais dit à ces mmrs que rien ne ressemblerait à la première planche, ce qui renverse complétement les prétendues raisons qu’ils donnent pour paraître sans eau-forte. C’est un prétexte voilà tout. Je le regrette pour vous Mon Cher Ami, parce que cette eau-forte
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était un contrôle. Et plus que jamais je crois que vous en avez besoin. Puis on est habitué à voir vos livres avec des eaux-fortes de moi et les sacrifices que je faisais valaient au moins la politesse d’être acceptés ou refusés avec un peu plus de politesse & de considération.
MrEdinger dorénavant pourra s’épargner des visites chez moi, car jamais je ne prêterai mon concours à un livre publié chez lui.
La Collection est partie hier soir
Elle à 67 pièces presque toutes rares & retouchées. Faites de votre mieux, je vous prie à ce propos je vous prie Mon Cher Péladan. Et vous voyez qu’il n’y a pas de ma faute, si nous ne collaborons pas ensemble cette fois.
Commentaire de collaboration
Source: Hélène Védrine, Correspondance inédite, Félicien Rops-Joséphin Péladan, Paris, Séguier, 1997, p. 213-214.