Naissance
1850
Mort
1926
Sexe
Masculin
Guillaume Edinger est un éditeur, journaliste et écrivain français.
12-09-2024
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Page 1 Recto : 1Lundi 5 Déc 1887Mon Cher Péladan,J’ai reçu la planche, mais non le mot de MrEdinger me demandant de « lui faire pour le prix de trois cents francs le frontispice de votre livre »J’ai toute confiance en MrEdinger que je crois un fort galant homme, mais j’aime que les choses se passent régulièrement.En attendant je travaille, si cette planche parfaitement ignoble comme reproduction était pas trop difficile à arranger, j’en referais une autre voilà tout ! Et très vite.Ah je ferai avec grand plaisirL’Istar.Et je tâcherai de la réussir la belle touchante & charmante Sainte-Sébastienne. Ce sera une façon de me venger de « la Province » ! – & de la venger aussi : Sainte Sébastienne! Rassurez vous Mon Cher Péladan, vousPage 1 Verso : 2ne m’avez pas « vilipendé». Si vous m’aviez « vilipendé » cela ne se passerait pas de cette façon ; ce n’est pas directement mais indirectement que vous sembliez me mêler à des menaces que vous faisiez, en parlant d’une certaine dame.Bref il vaut
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Page 1 Recto : 1MercrediMon Cher AmiJe vous écris par train-éclair pour vous envoyer la singulière lettre que m’a fait parvenir le nommé Edinger. Je dois vous dire que avant hier, Lundi matin j’avais reçu la visite de MrEdinger & de son associé. Nous étions convenu de tout : que je leur donnerais vis à vis de 250 frs, (vous voyez que pour vous j’avais encore baissé mon prix) livraison d’une planche, – la femme à la devise St Augustienne, – composition modifiée & augmentée. Je m’étais mis à l’œuvre & comme il arrive toujours en ces occurrences, au lieu de refaire le dessin & de le modifier je faisais une nouvelle planche. Tout cela est arrêté. Notez que j’avais dit à ces mmrs que rien ne ressemblerait à la première planche, ce qui renverse complétement les prétendues raisons qu’ils donnent pour paraître sans eau-forte. C’est un prétexte voilà tout. Je le regrette pour vous Mon Cher Ami, parce que cette eau-fortePage 1 Verso : 2était un contrôle. Et plus que jamais je crois que vous en a
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Page 1 Recto : 1Paris 24 nov. 1887.Mon Cher Péladan,Comme je n’ai pas votre adresse je vous fais parvenir cette lettre par Pradelle.Au reçu de cette lettre, télégraphiez à l’instant à Edinger d’avoir à arrêter le tirage, à peine commencé, ou même pas du tout commencé, de la planche qui tâche de reproduire l’Ève. Je n’ai autorisé personne a reproduire cette planche & je n’autorise personne à le faire ! Je ne me refuse pas à vous faire une planche dans les huit jours, pour votre frontispice, mais je ne veux pas que s’en même me prévenir on se permette ces polissonneries là. – Je les réprimerais d’ailleurs, – par tous les moyens légaux d’abord, en faisant saisir le tirage chez l’imprimeur, & par tous les moyens privés, dont je dispose également.Donc Mon Cher Péladan, si c’est vous qui êtes l’auteur de cette « maladresse », agissez au plus vite,Page 1 Verso : 3je vous prie. C’est pressé & sérieux, je vous prie de le croire.Je serai toujours prêt, Mon Cher Péladan à vous rendre service, & v
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Page 1 Recto : 1Mon Cher Ami,coupons la chose : 350. – Je vous dis cela « ce n’est pas pour marchander » comme « dit mon tailleur ». Mais c’est parce que j’ai besoin de 350 francs !! – Quant à vous Mon Cher Péladan, je vous ferai ici une jolie petite collection honnête ou non, pour vous, laissez l’Ève à son rosaire, je vous en donnerai une autre & deux autres. Je suis en train de rafistoler l’Édinger mais c’est bien pour Vous !! Fin de cette semaine l’Initiation Sentimentale aura son frontispice ! Excusez moi de ne vous avoir point télégraphié plus tôt mais j’étais « aux champs » par un joli froid ! que vous ne sentez pas Lomme heureux.Si pas moyen de 350 envoyez 300, mais cela retombera sur votre frontispice, car il me faudra boucher cela en construisant un dessin rapide, au galop. Et j’aimerais mieux faire votre planche ! très vite. Ah, comme je repars pour la Campagne, envoyez moi je vous prie ces 350 francs ou ces 300 francs :À MrOctave Uzanne17 Quai Voltaire.Paris.Il est prévenu.À
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Page 1 Recto : 1Paris 9 mars 1887Le retard dont vous vous plaignez, Mon Cher Ami, vient de votre fait, ne l’oubliez pas. Je vous ai demandé, il y a un an le sujet de votre livre. Vous m’avez répondu que l’heure venue, vous m’en diriez le sujet. Puis vous partez pour Nîmes, & vous me demandez un beau jour une planche qui n’existe plus, ou une autre qui n’existe pas encore. Mais mon Cher Péladan, j’ai des promesses antérieures à remplir ! Je commence seulement votre frontispice, & le fais concurremment avec celui du livre de Rodrigues, qui va paraître. Puis vous savez combien j’ai le travail lent & difficile ! Si je dois par ce retard d’un mois, ou à peu près, vous faire perdre de l’argent, j’aime mieux vous donner pour le 15 la planche que vous désiriez d’abord & que je peux refaire en trois jours, (celle avec l’épigraphe de St Augustin. Cela ira plus vite, la composition étant faite & les modèles n’étant pas à attendre. Mr Edinger me remettra 250 frs au lieu de 300 pour la location de
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Page 1 Recto : 1JanvierMon Cher AmiExcusez moi d’un tas de choses : 1° de ne pas vous avoir répondu tout de suite – 2° de ne pas avoir envoyé ma carte de nouvel an à Mr & à MmePéladan père, 3o d’avoir donc « semblé » vous oublier. – Mais Mon Cher Ami, c’est que depuis trois mois ma vie est la proie des anges Tragiques. – Les vieilles Furies me poursuivent & les têtes de Gorgone nagent dans mon potage. Vous raconterai tout cela. J’ai été jusqu’à être presque forcé d’assister au suicide d’un de mes amis, – qui m’avait fait venir à Bruxelles pour cela !! Puis deux ébauches de duel, des cours d’assises, des bottes au cul des avocats, des drames & des dames. Voilà en attendant les développés de ces choses bizarres & inattendues comme le Messie.– Reçu hier lettre de MrEdinger me priant de lui donner rendez vous. Impossible avant dix jours. Je m’enferme pour terminer un ouvrage pressé. Puis je ne comprends pas, mon ami, ce que vous voulez dire avec une planche « toute faite ». Je ne connais p
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Page 1 Recto : 1Mon Cher AmiJ’ai le plaisir de vous annoncer que je me suis arrangé avec MrEdinger pour lui faire, ou plutôt pour vous faire un frontispice à votre livre qui est sous presse. Et cela à des conditions plus qu’amicales. Je fais d’ailleurs cela uniquement pour vous être agréable, & cela m’est agréable de vous être agréable. Je tâcherai de faire un frontispice digne de nous deux ! – J’ai déja eu quelques épreuves, entr’autres une invocation à Eros, dont je vous félicite, – dites moi en quelques mots le sujet du livrePage 1 Verso : 3je vous prie. Votre statue d’Eros masculine « verticalement » & feminine, aussi n’est point facile à rendre. Je ferai peut être une femme nue une lanterne à la main cherchant « un homme ». Enfin je réfléchirai, & j’attends d’autres épreuves de chez l’éditeur. Priez le vous-même de m’en faire parvenir sans trop de retard.Seulement, – seulement ! – il me faut trois semaines pour faire cela ! pas moins ! –La planche que vous demandiez – avec la devi
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Page 1 Recto : 1Mon cher Rops,J’ai été malade ; j’ignore ce qu’a fait Edinger, Delattre m’a rapporté le cuivre ; prêtez donc le bon à Edinger, je vous remettrai l’autre, en venant vous voir. Il faut que je vous présente à une féminine admiration. Dites-moi quel jour vous aurez deux heures à cet effet & quel soir le plusPage 1 Verso : 2prochain vous pourriez venir dîner avec d’Aurevilly ? en lieu beau & pinacothèquement normé.Si pour ça vous pouvez diner jeudi soir en tout cas, mandez moi un 11h ½ du matin, ou vous serez visible.Votre ami Péladan