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Bièvres-en-Josas.
Vendredi 18 juillet 1884
Mon Cher Monsieur Péladan
Vendredi – c’est à dire dans huit jours je reviendrai de Bruxelles avec la planche que cet imbécile d’Evely ne m’a pas envoyé parce qu’il prétend que je lui dois encore 250 frs. Notez que ces 250 frs ce n’est pas moi du tout qui les dois, à Evely, c’est un Monsieur qui s’est présenté chez lui de ma part, & qui n’a pas payé les travaux qu’il ont été exécutés pour lui. Je pourrais, à Evely, envoyer un huissier & le sommer de me rendre la planche & le dessin de modèle, mais comme je vais demain à Bruxelles, j’aime mieux aller arranger cette affaire là moi même.
– Notez qu’il y a un mois, si pas davantage que je devrais avoir cette planche ! Dans tous les cas Samedi prochain 26 juillet, je vous promets
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de vous envoyer une épreuve à Nîmes. –
Je vous écrirai demain de Paris un mot, je confie cette lettre à ma belle-soeur qui retourne à Paris, elle partira de cette façon ce soir même pour le pays des Cigales – & du Choléra.
Hayem a fait de moi sa victime c’était écrit ! Je suis mangé aux sémites ! C’est un Juif sublime !
Au galop. Je vous serre la main bien affectueusement & je vous prie de transmettre à Mme votre mère mes sentiments respectueux.
Félicien Rops
Commentaire de collaboration
Source : Hélène Védrine, Correspondance inédite, Félicien Rops-Joséphin Péladan, Paris, Séguier, 1997, p. 120-121.